samedi 12 septembre 2015

Roms : l'ONU dénonce les expulsions «systématiques» pratiquées en France

 11 Sept. 2015, 12h31 | MAJ : 11 Sept. 2015, 13h16 Extrait du Parisien

Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme à l'ONU a dénoncé ce vendredi la «politique systématique d'expulsions de force des Roms en France depuis 2012». Zeid Ra'ad Al Hussein implore le gouvernement de remplacer «cette politique punitive et destructrice par une politique inclusive», tentant de contrecarrer des rapports faisant état de nouvelles expulsions de communautés roms à venir dans l’Hexagone.

 

 Pour exemple, fin août à la Courneuve en région parisienne, le Samaritain -l'un des plus anciens bidonvilles roms de France-, avait été évacué en dépit de la bataille de l'évêque, de la présence d'enfants scolarisés et de la mobilisation citoyenne. «Cette expulsion a été menée sans avertissement aux familles, alors que celui-ci est normalement de 24 heures minimum. Des biens leur appartenant ainsi que des pièces d'identité, auraient été détruits. Seul un petit nombre de familles se sont vues offrir un hébergement, et encore pour trois nuits uniquement», a fustigé M. Zeid.

Expulsions de Roms doublées entre 2012 et 2013

Le nombre d'expulsions dans les campements roms a plus que doublé en 2013. Alors que les autorités avaient procédé à 9 404 évacuations en 2012, 19 380 Roms ont été contraints de quitter leurs lieux de vie l'an dernier, selon un rapport présenté en 2014 par la Ligue des droits (LDH) et l'European Rom Rights Center. Au total, 165 camps ont été démantelés sur les 400 recensés en France, auxquels s'ajoutent 22 lieux d'habitation évacués suite à un incendie, affectant 2 157 personnes.


Moins de 17 000 Roms, principalement originaires de Roumanie ou de Bulgarie, vivent dans des campements illicites, selon des statistiques officielles. Comment expliquer que le nombre d'expulsions soit supérieur ? Certaines personnes ont été déplacées à plusieurs reprises, explique le rapport. Parfois, les familles se réinstallent sur un site démantelé, comme à la Porte de la Chapelle. 


Relogement : circulaire gouvernementale non respectée

Une circulaire interministérielle d'août 2012 oblige les autorités à «accompagner» les démantèlements, en réalisant un «diagnostic social»des populations avant chaque évacuation et en leur proposant des solutions de relogement. Mais, sur les 165 évacuations réalisées en 2013, seules 74 ont été accompagnées de solution partielle de relogement, selon le rapport de la LDH et du ERRC.

Les propositions de relogement sont «le plus souvent temporaires - deux à trois jours- dans des hébergements d'urgence». Des foyers «généralement éparpillées et éloignées des lieux de scolarisations des enfants». Il «il arrive fréquemment que les autorités envisagent de séparer les familles en proposant des solutions, mais uniquement aux mères et aux plus jeunes enfants», selon le document.

jeudi 10 septembre 2015

Comment un élève peut il se concentrer en classe si il dort dans la rue

Comment un élève peut il se concentrer en classe si il dort dans la rue, si la police le réveille chaque matin, si il se demande sans cesse où il va être demain, que vont faire ses parents, que va t'on faire à ses parents ?
Comment un élève peut-il apprendre ses lecons et faire ses devoirs si il a froid, si il n'a pas d'électricité, pas de table, pas de chaise ... ?

A Saint-Ouen 16 élèves de 3 à 17 ans sont aujourd'hui dans cette situation intolérable car ce sont les enfants des familles roms expulsées cet été du terrain du village d'insertion où elles vivaient depuis 2008. 

J'espère que tout-e-s les abonné-e-s de cette liste des parents d'élèves de saint-ouen seront là demain à 18h30 devant la mairie.
Et si vous ne pouvez pas venir : téléphonez ou écrivez au maire !
Nous devons obtenir le relogement de ces familles audoniennes

NOUS EXIGEONS LE RELOGEMENT IMMÉDIAT DE CES FAMILLES !!!

RASSEMBLEMENT JEUDI 10 SEPTEMBRE 
18h30 devant la mairie de saint-ouen.

mardi 8 septembre 2015

Expulsions à Saint-Ouen, ça suffit !



Relogement immédiat de tous les expulsés !

Cet été, une vague d’expulsions a touché l’Ile-de-France : les campements se multiplient, ceux d’expulsés mais aussi de réfugiés. La Seine-Saint-Denis a été durement frappée : 20% des expulsions en France ont été réalisées dans le département. A Saint-Ouen, la municipalité mène une politique d’expulsion scandaleuse en cohérence avec l’intensification des mesures d’expulsions prises par le Préfet Galli. De nombreux locataires en difficulté, souvent avec leurs enfants, se sont alors retrouvés à la rue après avoir été expulsés de leur logement social. D’autres, subissent les exactions des marchands de sommeil, les loyers chers du privé, les habitats exigus et insalubres comme au 17/19 rue Jules Vallès ou au foyer CARA où les résidents vivent également sous la menace d'expulsion. Cette politique antisociale ne peut plus durer !
C’est dans ce contexte que le 24 juillet dernier, quatorze familles roms audoniennes de l’ancien village d’insertion ont été expulsées par la Préfecture sur demande de la Séquano-Aménagement, propriétaire du terrain qui aménage les Docks à la demande de la municipalité. Le maire de Saint-Ouen, alors qu’il en a les moyens, n’a rien fait pour en empêcher l’évacuation. Réfugiées sous des tentes depuis plus d’un mois et demi, ces familles survivent avec l’aide d’associations locales et de citoyens mobilisés.
Pourtant, ces familles, présentes sur Saint-Ouen depuis de nombreuses années, s'inscrivent depuis 2008 dans un processus d’insertion et ont respecté leurs engagements : les adultes travaillent, sont en formation ou inscrits à Pôle Emploi, les enfants sont scolarisés à Saint-Ouen, toutes les familles ont effectué une demande de logement en règle. Comme tant d’autres, elles auraient dû accéder à un logement pérenne qui puisse leur permettre de vivre dignement. Or, elles continuent d’être discriminées, rejetées, bafouées dans leurs droits fondamentaux au mépris de la législation européenne. Pourquoi ?
Aujourd’hui, elles dorment dans la rue, harcelées quotidiennement par les forces de l’ordre. Le maire de Saint-Ouen, William Delannoy, refuse tout dialogue avec les familles. « Prenez-les chez vous » nous a-t-il répondu lorsque nous l’avons interpellé par surprise à la sortie de la mairie. Pourtant, il avait promis l’organisation d’une table ronde en présence des acteurs publics compétents (Mairie de Saint-Ouen, Préfet, Séquano, …), des familles expulsées et de leurs soutiens avant l’expulsion dans l’esprit que seul un travail mutuel pourrait permettre de trouver une véritable issue. Sans suite.
Les premiers touchés par cette situation inhumaine sont évidemment les enfants, âgés de 4 mois à 17 ans, qui dorment sous les tentes, sans eau, ni sanitaire. Malgré les tentatives illégales de barrage administratif mises en place par la ville de Saint-Ouen, les enfants pour qui une première inscription scolaire était nécessaire ont tous pu être inscrits. Comment imaginer qu’ils puissent suivre leur parcours scolaire dans ces conditions de vie indignes ? Qu'ils puissent conserver un état de santé satisfaisant avec l'arrivée des premières nuits froides ? Seize d’entre eux sont scolarisés dans les écoles Victor Hugo et Nelson Mandela, au collège Jean Jaurès de Saint-Ouen et au lycée professionnel d’Aubervilliers. Le droit à l’éducation, comme à la santé, doivent s’appliquer à tous les enfants !
Il y a donc urgence : plus personne, plus un enfant ne doit être à la rue. Nous demandons au maire de Saint-Ouen de sortir de son silence, de cesser sa politique d’expulsion et de prendre les mesures nécessaires pour le relogement de toutes les familles Roms expulsées de l’ancien village d’insertion de Saint-Ouen. A cette fin, nous demandons un rendez-vous avec le maire ainsi que l’organisation d’une table ronde (familles, soutiens, Mairie, Préfecture, …) afin qu’une solution de relogement pérenne soit trouvée et que plus aucune expulsion sans relogement ne soit menée.
Nous exigeons l’arrêt immédiat des expulsions et le relogement de tous, que tous les enfants puissent enfin dignement suivre leur scolarité, et nous demandons un rendez-vous avec le maire de Saint-Ouen et l’organisation d’une table ronde !
Rassemblement Jeudi 10 septembre 18h30 Place de la Mairie de Saint-Ouen

dimanche 6 septembre 2015

Besoins urgents des familles Rroms vivant sous les tentes

Les familles Rroms vivant sous des tentes (rue Diderot, a côté de la mairie de Saint-Ouen) ont besoin de votre soutien :

-  Boites de conserves avec poisson (sardines, maquereaux, thon....)
- Bananes
- Yaourts
- Couvertures
- Vêtements enfants (5ans)
- Fournitures scolaires pour collégiens ( trousse, gomme,taille crayon, calculatrice)
- Doliprane. 
Si vous n'êtes pas indifférents à la détresse de ces Audoniens, venez les rencontrer et les soutenir !

jeudi 3 septembre 2015

ROMS DE SAINT-OUEN :

  ENFIN UNE RÉPONSE DU MAIRE !

Après six semaines passées sous les tentes place de la mairie, les Roms de Saint-Ouen ont enfin reçu, dimanche dernier, une réponse de monsieur le maire William Delannoy. Confronté au spectacle de l'extrême dénuement dans laquelle elles se débattent depuis l'expulsion du « village d'insertion » le 24 juillet dernier, le premier magistrat de la ville, en un élan sublime, a demandé à la préfecture qu'elle réquisitionne... les forces de l'ordre, à fin d'évacuation de la place et des alentours !

 



Les familles s'étaient pourtant installées dès samedi sur le côté de la mairie, libérant le parvis. Mais on peut lire ci-dessus qu'une « dizaine de personnes » continuaient d'y « vociférer » … Quoi qu'il en soit, les « vociférants » furent contraints de déménager, et de s'installer à côté de la paroisse Notre Dame du Rosaire, dans le quartier Garibaldi. Le lendemain, lundi, en plein après-midi, hommes femmes et enfants étaient une nouvelle contraints de quitter les lieux, suite aux menaces de la police. Le but d'un tel acharnement était bien entendu de harceler les roms, d'empêcher qu'ils s'installent plus ou moins durablement, de les « fatiguer » afin de les convaincre de quitter le territoire de la commune. Peine perdue : ils se sont réinstallés sur le côté de la mairie quitté la veille,  et ils s'y trouvent encore ce soir.

Mardi, partout en France et sur le campement également, c'était jour de rentrée des classes. Il fallait être là et voir sortir des tentes les petits, apprêtés, coiffés, habillés en dimanche pour cette première journée d'école ; il fallait lire dans leurs yeux les mêmes appréhensions, la même excitation que celles qui habitent tous les écoliers ce jour-là pour mesurer le caractère parfaitement stupide, irrationnel, insupportable de la situation.

LA JOURNÉE ILS VONT A L’ÉCOLE. LA NUIT ILS DORMENT DANS LA RUE.

Ils ne sont pourtant qu'une poignée de familles, celles sans hébergement aucun, même d'urgence, mais des familles qui tiennent plus que tout à rester à Saint-Ouen, parce que leur vie est ici, parce que leurs enfants sont scolarisés ici. Leur attachement à cette ville, des situations claires, des dossiers déposés, des demandes de rendez-vous auprès de la mairie, de la préfecture : rien n'y fait. L'actuelle équipe municipale, William Delannoy en tête, continue de se montrer hermétique, faisant preuve d'un autisme tout à fait incompréhensible face à une situation qu'il serait pourtant aisé de débloquer rapidement.

Plutôt que de se saisir de l'occasion qui lui est donné de prouver son humanité, ce même mardi, jour de rentrée, le maire de la commune a réitéré sa demande d'intervention des forces de l'ordre, et les familles ainsi que les membres du Collectif de Solidarité ont vu débarquer la police municipale, au moment même où les enfants, les parents, se préparaient à partir. Sur le chemin de l'école, pour eux : la voiture des policiers. Les « municipaux », comme souvent cet été, étaient venus prévenir de l'imminence d'une évacuation avec confiscation des tentes et de tous les effets personnels par la police nationale. Les enfants retrouveraient-ils, à la sortie des classes, leur déjà si fragile refuge ?

En lieu et place de cette opération, c'est la police montée qui rendit visite au campement. Un cavalier, très agressif, reprocha aux roms présents d'avoir mis à sécher du linge sur le grillage du parking, juste derrière les tentes. Ce qui séchait là, c'était les habits des petits, prévus pour l'école, le lendemain. Des vêtements qu'on fait sécher où, en l'absence de logement ? Peu importait, pour le fonctionnaire, dominé par l'idée de chasser les roms. Malgré ses coups de téléphone, il semblerait que sa hiérarchie n'ait pas voulu le suivre dans son opération de très basse police. Lui et sa collègue sont repartis, toujours à cheval, mais bredouilles.

Au bout de cette journée décidément bien riche en émotions de toutes sortes, nous avons pu, miracle !, nous adresser au maire en personne, William Delannoy, en chair et en os ! Tout bronzé, nouvelle barbe fraîchement taillée, il paraissait avoir bien profité des grandes vacances. Mais il n'est pas venu vers nous : il cherchait plutôt à éviter le contact avec les roms. Ce sont donc eux et les soutiens présents qui se sont rendus à sa rencontre, alors qu'il quittait la mairie en voiture.

S'ensuivit un dialogue de sourds, durant lequel le maire s'illustra par sa morgue et sa verve, grossière. Après avoir précisé qu'il « ne travaillait pas le couteau sur la gorge » (précision : la  situation administrative du « village d'insertion » et sa probable évacuation étaient connues dès 2013), il vociféra à son tour à l'adresse des membres du Collectif présents que « les roms, vous n'avez qu'à les prendre chez vous ! » L'abyssale profondeur de cette réflexion, avouons-le, nous laissa perplexes, nous qui ne confondons pas la mairie avec le café du commerce. S'ensuivit quelques sorties du même acabit, dont l'une restera dans les annales de la pensée municipale : William Delannoy, maire de Saint-Ouen-dit-Sur-Seine, se permit de dire à une maman « allez, va, t'as raison, utilise tes enfants »... Le tutoiement teinté de bêtise, et mâtinée de pensée rance : la seconde réponse du maire aux demandes, légitimes, des familles.

Aujourd'hui mercredi fut, en comparaison, une journée relativement calme. Pas d'insultes, peu de menaces, pas d'invectives de la part de William Delannoy. Demain ce sera au tour des collégiens et lycéens qui dorment sous les tentes d'opérer leur rentrée. Le Collectif de Solidarité avec les Roms de Saint-Ouen se montrera, à cet égard, tout aussi vigilant qu'il l'a été lors de la rentrée des petits.

Cela fera bientôt sept semaines que les familles dorment dans la rue, sans sanitaires, sans aucune aide que celle apportée par le Collectif, par droit au logement-Saint-Ouen, Entraides Citoyennes et tous les audoniens, audoniennes sensibles à cette situation plus que jamais insupportable.

Venez nous rencontrer, venez constater par vous-mêmes dans quelles conditions ces familles sont contraintes de vivre, du fait du silence de la mairie et de la préfecture.

ILS VIVENT ICI
 ILS TRAVAILLENT ICI
 ILS VONT A L’ÉCOLE ICI 
ILS RESTERONT ICI !

Le collectif.