samedi 12 septembre 2015

Roms : l'ONU dénonce les expulsions «systématiques» pratiquées en France

 11 Sept. 2015, 12h31 | MAJ : 11 Sept. 2015, 13h16 Extrait du Parisien

Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme à l'ONU a dénoncé ce vendredi la «politique systématique d'expulsions de force des Roms en France depuis 2012». Zeid Ra'ad Al Hussein implore le gouvernement de remplacer «cette politique punitive et destructrice par une politique inclusive», tentant de contrecarrer des rapports faisant état de nouvelles expulsions de communautés roms à venir dans l’Hexagone.

 

 Pour exemple, fin août à la Courneuve en région parisienne, le Samaritain -l'un des plus anciens bidonvilles roms de France-, avait été évacué en dépit de la bataille de l'évêque, de la présence d'enfants scolarisés et de la mobilisation citoyenne. «Cette expulsion a été menée sans avertissement aux familles, alors que celui-ci est normalement de 24 heures minimum. Des biens leur appartenant ainsi que des pièces d'identité, auraient été détruits. Seul un petit nombre de familles se sont vues offrir un hébergement, et encore pour trois nuits uniquement», a fustigé M. Zeid.

Expulsions de Roms doublées entre 2012 et 2013

Le nombre d'expulsions dans les campements roms a plus que doublé en 2013. Alors que les autorités avaient procédé à 9 404 évacuations en 2012, 19 380 Roms ont été contraints de quitter leurs lieux de vie l'an dernier, selon un rapport présenté en 2014 par la Ligue des droits (LDH) et l'European Rom Rights Center. Au total, 165 camps ont été démantelés sur les 400 recensés en France, auxquels s'ajoutent 22 lieux d'habitation évacués suite à un incendie, affectant 2 157 personnes.


Moins de 17 000 Roms, principalement originaires de Roumanie ou de Bulgarie, vivent dans des campements illicites, selon des statistiques officielles. Comment expliquer que le nombre d'expulsions soit supérieur ? Certaines personnes ont été déplacées à plusieurs reprises, explique le rapport. Parfois, les familles se réinstallent sur un site démantelé, comme à la Porte de la Chapelle. 


Relogement : circulaire gouvernementale non respectée

Une circulaire interministérielle d'août 2012 oblige les autorités à «accompagner» les démantèlements, en réalisant un «diagnostic social»des populations avant chaque évacuation et en leur proposant des solutions de relogement. Mais, sur les 165 évacuations réalisées en 2013, seules 74 ont été accompagnées de solution partielle de relogement, selon le rapport de la LDH et du ERRC.

Les propositions de relogement sont «le plus souvent temporaires - deux à trois jours- dans des hébergements d'urgence». Des foyers «généralement éparpillées et éloignées des lieux de scolarisations des enfants». Il «il arrive fréquemment que les autorités envisagent de séparer les familles en proposant des solutions, mais uniquement aux mères et aux plus jeunes enfants», selon le document.

jeudi 10 septembre 2015

Comment un élève peut il se concentrer en classe si il dort dans la rue

Comment un élève peut il se concentrer en classe si il dort dans la rue, si la police le réveille chaque matin, si il se demande sans cesse où il va être demain, que vont faire ses parents, que va t'on faire à ses parents ?
Comment un élève peut-il apprendre ses lecons et faire ses devoirs si il a froid, si il n'a pas d'électricité, pas de table, pas de chaise ... ?

A Saint-Ouen 16 élèves de 3 à 17 ans sont aujourd'hui dans cette situation intolérable car ce sont les enfants des familles roms expulsées cet été du terrain du village d'insertion où elles vivaient depuis 2008. 

J'espère que tout-e-s les abonné-e-s de cette liste des parents d'élèves de saint-ouen seront là demain à 18h30 devant la mairie.
Et si vous ne pouvez pas venir : téléphonez ou écrivez au maire !
Nous devons obtenir le relogement de ces familles audoniennes

NOUS EXIGEONS LE RELOGEMENT IMMÉDIAT DE CES FAMILLES !!!

RASSEMBLEMENT JEUDI 10 SEPTEMBRE 
18h30 devant la mairie de saint-ouen.

mardi 8 septembre 2015

Expulsions à Saint-Ouen, ça suffit !



Relogement immédiat de tous les expulsés !

Cet été, une vague d’expulsions a touché l’Ile-de-France : les campements se multiplient, ceux d’expulsés mais aussi de réfugiés. La Seine-Saint-Denis a été durement frappée : 20% des expulsions en France ont été réalisées dans le département. A Saint-Ouen, la municipalité mène une politique d’expulsion scandaleuse en cohérence avec l’intensification des mesures d’expulsions prises par le Préfet Galli. De nombreux locataires en difficulté, souvent avec leurs enfants, se sont alors retrouvés à la rue après avoir été expulsés de leur logement social. D’autres, subissent les exactions des marchands de sommeil, les loyers chers du privé, les habitats exigus et insalubres comme au 17/19 rue Jules Vallès ou au foyer CARA où les résidents vivent également sous la menace d'expulsion. Cette politique antisociale ne peut plus durer !
C’est dans ce contexte que le 24 juillet dernier, quatorze familles roms audoniennes de l’ancien village d’insertion ont été expulsées par la Préfecture sur demande de la Séquano-Aménagement, propriétaire du terrain qui aménage les Docks à la demande de la municipalité. Le maire de Saint-Ouen, alors qu’il en a les moyens, n’a rien fait pour en empêcher l’évacuation. Réfugiées sous des tentes depuis plus d’un mois et demi, ces familles survivent avec l’aide d’associations locales et de citoyens mobilisés.
Pourtant, ces familles, présentes sur Saint-Ouen depuis de nombreuses années, s'inscrivent depuis 2008 dans un processus d’insertion et ont respecté leurs engagements : les adultes travaillent, sont en formation ou inscrits à Pôle Emploi, les enfants sont scolarisés à Saint-Ouen, toutes les familles ont effectué une demande de logement en règle. Comme tant d’autres, elles auraient dû accéder à un logement pérenne qui puisse leur permettre de vivre dignement. Or, elles continuent d’être discriminées, rejetées, bafouées dans leurs droits fondamentaux au mépris de la législation européenne. Pourquoi ?
Aujourd’hui, elles dorment dans la rue, harcelées quotidiennement par les forces de l’ordre. Le maire de Saint-Ouen, William Delannoy, refuse tout dialogue avec les familles. « Prenez-les chez vous » nous a-t-il répondu lorsque nous l’avons interpellé par surprise à la sortie de la mairie. Pourtant, il avait promis l’organisation d’une table ronde en présence des acteurs publics compétents (Mairie de Saint-Ouen, Préfet, Séquano, …), des familles expulsées et de leurs soutiens avant l’expulsion dans l’esprit que seul un travail mutuel pourrait permettre de trouver une véritable issue. Sans suite.
Les premiers touchés par cette situation inhumaine sont évidemment les enfants, âgés de 4 mois à 17 ans, qui dorment sous les tentes, sans eau, ni sanitaire. Malgré les tentatives illégales de barrage administratif mises en place par la ville de Saint-Ouen, les enfants pour qui une première inscription scolaire était nécessaire ont tous pu être inscrits. Comment imaginer qu’ils puissent suivre leur parcours scolaire dans ces conditions de vie indignes ? Qu'ils puissent conserver un état de santé satisfaisant avec l'arrivée des premières nuits froides ? Seize d’entre eux sont scolarisés dans les écoles Victor Hugo et Nelson Mandela, au collège Jean Jaurès de Saint-Ouen et au lycée professionnel d’Aubervilliers. Le droit à l’éducation, comme à la santé, doivent s’appliquer à tous les enfants !
Il y a donc urgence : plus personne, plus un enfant ne doit être à la rue. Nous demandons au maire de Saint-Ouen de sortir de son silence, de cesser sa politique d’expulsion et de prendre les mesures nécessaires pour le relogement de toutes les familles Roms expulsées de l’ancien village d’insertion de Saint-Ouen. A cette fin, nous demandons un rendez-vous avec le maire ainsi que l’organisation d’une table ronde (familles, soutiens, Mairie, Préfecture, …) afin qu’une solution de relogement pérenne soit trouvée et que plus aucune expulsion sans relogement ne soit menée.
Nous exigeons l’arrêt immédiat des expulsions et le relogement de tous, que tous les enfants puissent enfin dignement suivre leur scolarité, et nous demandons un rendez-vous avec le maire de Saint-Ouen et l’organisation d’une table ronde !
Rassemblement Jeudi 10 septembre 18h30 Place de la Mairie de Saint-Ouen

dimanche 6 septembre 2015

Besoins urgents des familles Rroms vivant sous les tentes

Les familles Rroms vivant sous des tentes (rue Diderot, a côté de la mairie de Saint-Ouen) ont besoin de votre soutien :

-  Boites de conserves avec poisson (sardines, maquereaux, thon....)
- Bananes
- Yaourts
- Couvertures
- Vêtements enfants (5ans)
- Fournitures scolaires pour collégiens ( trousse, gomme,taille crayon, calculatrice)
- Doliprane. 
Si vous n'êtes pas indifférents à la détresse de ces Audoniens, venez les rencontrer et les soutenir !

jeudi 3 septembre 2015

ROMS DE SAINT-OUEN :

  ENFIN UNE RÉPONSE DU MAIRE !

Après six semaines passées sous les tentes place de la mairie, les Roms de Saint-Ouen ont enfin reçu, dimanche dernier, une réponse de monsieur le maire William Delannoy. Confronté au spectacle de l'extrême dénuement dans laquelle elles se débattent depuis l'expulsion du « village d'insertion » le 24 juillet dernier, le premier magistrat de la ville, en un élan sublime, a demandé à la préfecture qu'elle réquisitionne... les forces de l'ordre, à fin d'évacuation de la place et des alentours !

 



Les familles s'étaient pourtant installées dès samedi sur le côté de la mairie, libérant le parvis. Mais on peut lire ci-dessus qu'une « dizaine de personnes » continuaient d'y « vociférer » … Quoi qu'il en soit, les « vociférants » furent contraints de déménager, et de s'installer à côté de la paroisse Notre Dame du Rosaire, dans le quartier Garibaldi. Le lendemain, lundi, en plein après-midi, hommes femmes et enfants étaient une nouvelle contraints de quitter les lieux, suite aux menaces de la police. Le but d'un tel acharnement était bien entendu de harceler les roms, d'empêcher qu'ils s'installent plus ou moins durablement, de les « fatiguer » afin de les convaincre de quitter le territoire de la commune. Peine perdue : ils se sont réinstallés sur le côté de la mairie quitté la veille,  et ils s'y trouvent encore ce soir.

Mardi, partout en France et sur le campement également, c'était jour de rentrée des classes. Il fallait être là et voir sortir des tentes les petits, apprêtés, coiffés, habillés en dimanche pour cette première journée d'école ; il fallait lire dans leurs yeux les mêmes appréhensions, la même excitation que celles qui habitent tous les écoliers ce jour-là pour mesurer le caractère parfaitement stupide, irrationnel, insupportable de la situation.

LA JOURNÉE ILS VONT A L’ÉCOLE. LA NUIT ILS DORMENT DANS LA RUE.

Ils ne sont pourtant qu'une poignée de familles, celles sans hébergement aucun, même d'urgence, mais des familles qui tiennent plus que tout à rester à Saint-Ouen, parce que leur vie est ici, parce que leurs enfants sont scolarisés ici. Leur attachement à cette ville, des situations claires, des dossiers déposés, des demandes de rendez-vous auprès de la mairie, de la préfecture : rien n'y fait. L'actuelle équipe municipale, William Delannoy en tête, continue de se montrer hermétique, faisant preuve d'un autisme tout à fait incompréhensible face à une situation qu'il serait pourtant aisé de débloquer rapidement.

Plutôt que de se saisir de l'occasion qui lui est donné de prouver son humanité, ce même mardi, jour de rentrée, le maire de la commune a réitéré sa demande d'intervention des forces de l'ordre, et les familles ainsi que les membres du Collectif de Solidarité ont vu débarquer la police municipale, au moment même où les enfants, les parents, se préparaient à partir. Sur le chemin de l'école, pour eux : la voiture des policiers. Les « municipaux », comme souvent cet été, étaient venus prévenir de l'imminence d'une évacuation avec confiscation des tentes et de tous les effets personnels par la police nationale. Les enfants retrouveraient-ils, à la sortie des classes, leur déjà si fragile refuge ?

En lieu et place de cette opération, c'est la police montée qui rendit visite au campement. Un cavalier, très agressif, reprocha aux roms présents d'avoir mis à sécher du linge sur le grillage du parking, juste derrière les tentes. Ce qui séchait là, c'était les habits des petits, prévus pour l'école, le lendemain. Des vêtements qu'on fait sécher où, en l'absence de logement ? Peu importait, pour le fonctionnaire, dominé par l'idée de chasser les roms. Malgré ses coups de téléphone, il semblerait que sa hiérarchie n'ait pas voulu le suivre dans son opération de très basse police. Lui et sa collègue sont repartis, toujours à cheval, mais bredouilles.

Au bout de cette journée décidément bien riche en émotions de toutes sortes, nous avons pu, miracle !, nous adresser au maire en personne, William Delannoy, en chair et en os ! Tout bronzé, nouvelle barbe fraîchement taillée, il paraissait avoir bien profité des grandes vacances. Mais il n'est pas venu vers nous : il cherchait plutôt à éviter le contact avec les roms. Ce sont donc eux et les soutiens présents qui se sont rendus à sa rencontre, alors qu'il quittait la mairie en voiture.

S'ensuivit un dialogue de sourds, durant lequel le maire s'illustra par sa morgue et sa verve, grossière. Après avoir précisé qu'il « ne travaillait pas le couteau sur la gorge » (précision : la  situation administrative du « village d'insertion » et sa probable évacuation étaient connues dès 2013), il vociféra à son tour à l'adresse des membres du Collectif présents que « les roms, vous n'avez qu'à les prendre chez vous ! » L'abyssale profondeur de cette réflexion, avouons-le, nous laissa perplexes, nous qui ne confondons pas la mairie avec le café du commerce. S'ensuivit quelques sorties du même acabit, dont l'une restera dans les annales de la pensée municipale : William Delannoy, maire de Saint-Ouen-dit-Sur-Seine, se permit de dire à une maman « allez, va, t'as raison, utilise tes enfants »... Le tutoiement teinté de bêtise, et mâtinée de pensée rance : la seconde réponse du maire aux demandes, légitimes, des familles.

Aujourd'hui mercredi fut, en comparaison, une journée relativement calme. Pas d'insultes, peu de menaces, pas d'invectives de la part de William Delannoy. Demain ce sera au tour des collégiens et lycéens qui dorment sous les tentes d'opérer leur rentrée. Le Collectif de Solidarité avec les Roms de Saint-Ouen se montrera, à cet égard, tout aussi vigilant qu'il l'a été lors de la rentrée des petits.

Cela fera bientôt sept semaines que les familles dorment dans la rue, sans sanitaires, sans aucune aide que celle apportée par le Collectif, par droit au logement-Saint-Ouen, Entraides Citoyennes et tous les audoniens, audoniennes sensibles à cette situation plus que jamais insupportable.

Venez nous rencontrer, venez constater par vous-mêmes dans quelles conditions ces familles sont contraintes de vivre, du fait du silence de la mairie et de la préfecture.

ILS VIVENT ICI
 ILS TRAVAILLENT ICI
 ILS VONT A L’ÉCOLE ICI 
ILS RESTERONT ICI !

Le collectif.

dimanche 30 août 2015

France Culture. Les pieds sur terre.Bobigny2. La Directrice

 Podcast de l'émission ici

Depuis l’évacuation d’un camp de Roms où vivaient plusieurs enfants de l’école Marie Curie de Bobigny,  la directrice, qui y a assisté, est entrée en résistance.


La directrice et les enfants Roms du camp voisin Leila Djitli © Radio France
Après avoir accueilli les familles dans son école, elle cherche une solution afin que les enfants ne passent pas la nuit dehors.
1ère diffusion le 05/10/2010
Reportage : Leila Djitli - Réalisation : Julie Beressi (et Olivier Bétard)

Un mois à la rue ça suffit


samedi 29 août 2015

Quand la police met la pression...

Ce soir vendredi 28 août, à la veille du rassemblement de soutien aux familles Rroms qui campent place de la mairie depuis maintenant cinq semaines, une poignée de policiers municipaux et nationaux a débarqué devant les tentes aux alentours de 23 heures. Alors même que les enfants y dormaient avec leurs parents, ils ont exigé des familles qu'ils évacuent la place, tout de suite !

Renseignements pris, il s'agissait d'une demande de W. Delannoy, maire de Saint-Ouen-qui-n'est-pas-sur-Seine, inquiet que le spectacle d'une telle désolation humaine soit comme imposée aux traditionnels cortèges nuptiaux du samedi. Délicate attention à l'égard des futurs mariés et de leur invités, qui aurait pu cependant se traduire de façon bien différente que celle d'une descente policière, en commencement de nuit. La salle, demandée depuis des semaines, aurait pu être ouverte. Les familles et le Collectif auraient pu, ce vendredi, être prévenus de cette nouvelle volonté martiale d'une place débarrassée des Rroms dans la nuit précédent les cérémonies! Surtout, aucun mariage nocturne n'étant prévu ce jour, on aurait pu laisser s'appliquer dans les faits l'accord convenu depuis des semaines: laisser les familles tranquilles la nuit, et les laisser plier les tentes en début de matinée.

Ce nouveau coup de pression venant s'ajouter aux insultes essuyées mercredi par les Rroms (voir article précédent), les familles et le Collectif de Solidarité ne peuvent que constater une certaine nervosité de la part des autorités, qui ne devaient pas s'attendre à tant de détermination. Mariages mis à part (les samedis précédents, étrangement le problème ne s'était pas posé), nous constatons bien entendu que ce débarquement accompagné de menaces a lieu la veille du rassemblement de soutien. Un hasard, à coups sûrs...

Les soutiens présent à onze heures ont obtenu que les familles Rroms puissent rester cette nuit sur la place, à condition de les avoir repliées, samedi matin, à sept heures. A la demande d'un maire paraît-il rentré de vacances (quel suspense...), les enfants seront donc levés très tôt, après une nuit de tension.

Plus que jamais, le Collectif est au près des familles, comme hier sous la pluie, le vent, lorsque matelas, tentes, vêtements étaient trempés, qu'il a fallu en trouver d'autres, et des duvets également, avant de se réinstaller place de la mairie.

Plus que jamais nous comptons sur vous, sur votre humanité, pour venir demain samedi 29 août à partir de 15 heures manifester votre soutien aux familles Rroms expulsées du "village d'insertion", opposer une fin de non recevoir au projet d'une ville basée sur l'exclusion! 

jeudi 27 août 2015

CINQ SEMAINES SOUS LES TENTES , ET DEMAIN LA RENTREE SCOLAIRE...



RASSEMBLEMENT SAMEDI 29 AOUT, 15 HEURES, PLACE DE LA MAIRIE EN SOUTIEN AUX FAMILLES RROMS



Ce même jour, au même endroit, COLLECTE DE FOURNITURES SCOLAIRES PAR LE COLLECTIF DE SOLIDARITE.

Cela fera cinq semaines vendredi que des familles Rroms expulsées de l'ancien « village d'insertion » du 41, rue de Clichy dorment sous les tentes, devant la mairie, en attente d'une solution de relogement, d'un terrain, ...

Cette situation parfaitement insupportable qui voit, en plein cœur de la ville, des enfants dont certains très jeunes contraints de vivre dehors, sera sous peu compliquée encore du fait d'une rentrée scolaire hasardeuse. En effet, à l'heure où s'écrivent ces lignes, il n'est pas du tout certain que la totalité des enfants Rroms scolarisés dans les écoles et collèges de Saint-Ouen y retrouvent leur place, dès mardi. Document à l'appui, nous sommes même en mesure de prouver que la municipalité cherche à barrer la route de l'école à certains, en exigeant des pièces justificatives n'entrant pas dans le cadre d'une procédure classique d'inscription.

De ce fait, l'équipe municipale agit en toute illégalité, et prend le risque de se retrouver devant le tribunal administratif. A elle, dès lors, d'assumer des actes relevant ni plus ni moins de la discrimination la plus insupportable qui soit, puisque s'attaquant aux enfants, à leur parcours scolaire.

Depuis cinq semaines, nos différentes requêtes, nos différents courriers sont restés lettre morte.

Depuis cinq semaines, l'exigence minimale d'ouverture d'une salle temporaire permettant de mettre à l'abri, en urgence, les familles, n'a connu aucune réponse, pas même négative, de la part des autorités.

Depuis cinq semaines, la police municipale est présente chaque matin, histoire de maintenir une forme de pression sur les habitants des tentes qui pourtant, chaque matin, les plient, rangent matelas et couvertures, dégagent la place pour la journée.

Et pourtant, au matin du mercredi 26 août, des membres de la police municipale accompagnés de représentants de la police nationale n'ont pu s'empêcher d'insulter les Rroms présents, les traitant de « merdes », et précisant qu' « ici, ce n'est pas un camping, même si on mange bien (sic!), il faut dégager, maintenant ! ».

Ces propos, confirmés par plusieurs témoins, relèvent à minima du mépris, de la provocation lamentable. Il ne s'agit peut-être que d'un malheureux dérapage. Le Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger, tout en le dénonçant avec force, ne peut qu'espérer qu'il ne se renouvelle pas. Si tel était le cas, preuve serait faite que l'insulte, le rejet, plus encore la recherche d'un affrontement brutal avec les familles Rroms constitue l'unique « réponse » d'une municipalité dont l'autisme n'est plus à prouver.

Expulsées du « village d'insertion » (terrain et dispositif légal mis en place par les pouvoirs publics), contraints de dormir dans la rue, ignorés de ceux qui, en juin, feignaient de vouloir éviter l'expulsion ; inquiets d'une rentrée scolaire risquant de se solder par un nouvel échec, désormais menacées et insultées par la police, les familles Rroms de la place de la mairie n'en demeurent pas moins plus que jamais déterminés à continuer de camper face aux portes de la maison dite commune.

Elles appellent les habitants, les habitantes de Saint-Ouen à se rassembler largement samedi 29 août, 15 heures, pour exiger de l'équipe municipale non seulement une solution de relogement, mais également l'assurance, ferme et solennelle, que mardi matin TOUS les enfants Rroms dont les parents le souhaitent seront bel et bien accueillis dans les établissements scolaires de la ville.

RASSEMBLEMENT SAMEDI, 15 HEURES, PLACE DE LA MAIRIE

COLLECTE DE FOURNITURES SCOLAIRES

ILS VIVENT ICI – ILS VONT A L'ECOLE ICI – ILS RESTERONT ICI !

Le collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en Danger

solidarite.roms.saint.ouen@gmail.com

lundi 24 août 2015

Un mois sous les tentes devant les portes d’une mairie fermée à toute humanité



Lundi 24 août : cela fait un mois, jour pour jour, qu’a eu lieu l’expulsion du village d’insertion du 41, rue de Clichy. Depuis, plusieurs familles campent place de la République, à quelques mètres des portes de la Maison Commune. 
Ce matin, la police municipale a une fois de plus exigé que soient repliées les tentes à l’intérieur desquelles s’éveillaient à peine les enfants. Il pleuvait, il ventait. Peu importe, l’essentiel était de faire place nette avant l’ouverture de portes lesquelles demeurent fermées aux demandes des familles Rrom.

Les membres de l’équipe municipale sont-ils à ce point heurtés par une telle détresse humaine qu’ils exigeraient qu’on leur en épargne la vue ? Sont-ils à ce point sensibles qu’ils n’aient pu, une seule fois, prendre sur eux et descendre ces quelques marches ?  Dommage. Leur émotivité les aura empêchés de constater, de visu, les effets de la politique calamiteuse menée par leur patron. De même, ni les élus ni le préfet ni le conseil de Sèquano, rassemblés en une même bande d’expulseurs, n’ont été jusqu’à aujourd’hui confrontés aux réalités que chaque audonien, chaque audonienne, peut constater lors de son passage sur la Place. L’extrême dénuement dans lequel se débattent les familles rassemblées là suite à l’expulsion du « village » se passe de tout commentaire. Il suffit de venir les voir, leur parler et les écouter pour comprendre instantanément l’absurdité totale de la situation, la nécessité d’y mettre un terme au plus vite par le biais d’un relogement. Nous parlons, là, d’enfants. Dont certains sont, ni plus ni moins, en danger. Qui risquent de tomber malades. Nous parlons de parents se débattant comme ils peuvent entre les difficultés d’un quotidien qu’on a peine à imaginer et la recherche de solutions. Nous parlons de Rroms et, en parlant de Rroms, nous parlons d’hommes !

Le Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger est au regret de constater qu’il n’a jamais autant mérité cette appellation.  L’automne approche. La pluie est là. Ni les tentes, ni les familles, qui estiment n’avoir plus rien à perdre, ne bougeront de la place de la mairie tant qu’une solution viable ne leur sera proposée. 

Alertés à plusieurs reprises par le Collectif, les pouvoirs publics ont fait le choix du mutisme. Ce choix, ils auront à l’assumer !

Ils vivent à Saint-Ouen ! Ils vont à l’école à Saint-Ouen ! 
Ils resteront à Saint-Ouen !