Relogement
immédiat de tous les expulsés !
Cet
été, une vague d’expulsions a touché l’Ile-de-France :
les campements se multiplient, ceux d’expulsés mais aussi de
réfugiés. La Seine-Saint-Denis a été durement frappée : 20% des
expulsions en France ont été réalisées dans le département. A
Saint-Ouen, la municipalité mène une politique d’expulsion
scandaleuse en cohérence avec l’intensification des mesures
d’expulsions prises par le Préfet Galli. De nombreux locataires en
difficulté, souvent avec leurs enfants, se sont alors retrouvés à
la rue après avoir été expulsés de leur logement social.
D’autres, subissent les exactions des marchands de sommeil, les
loyers chers du privé, les habitats exigus et insalubres comme au
17/19 rue Jules Vallès ou au foyer CARA où les résidents vivent
également sous la menace d'expulsion. Cette politique antisociale ne
peut plus durer !
C’est
dans ce contexte que le 24 juillet dernier, quatorze familles roms
audoniennes de l’ancien village d’insertion ont été expulsées
par la Préfecture sur demande de la Séquano-Aménagement,
propriétaire du terrain qui aménage les Docks à la demande de la
municipalité. Le maire de Saint-Ouen, alors qu’il en a les moyens,
n’a rien fait pour en empêcher l’évacuation. Réfugiées sous
des tentes depuis plus d’un mois et demi, ces familles survivent
avec l’aide
d’associations locales et de citoyens mobilisés.
Pourtant,
ces familles, présentes sur Saint-Ouen depuis de nombreuses années,
s'inscrivent depuis 2008 dans un processus d’insertion et ont
respecté leurs engagements : les adultes travaillent, sont en
formation ou inscrits à Pôle Emploi, les enfants sont scolarisés à
Saint-Ouen, toutes les familles ont effectué une demande de logement
en règle. Comme tant d’autres, elles auraient dû accéder à un
logement pérenne qui puisse leur permettre de vivre dignement. Or,
elles continuent d’être discriminées, rejetées, bafouées dans
leurs droits fondamentaux au mépris de la législation européenne.
Pourquoi ?
Aujourd’hui,
elles dorment dans la rue, harcelées quotidiennement par les forces
de l’ordre. Le maire de Saint-Ouen, William Delannoy, refuse tout
dialogue avec les familles. « Prenez-les chez vous » nous
a-t-il répondu lorsque nous l’avons interpellé par surprise à la
sortie de la mairie. Pourtant, il avait promis l’organisation d’une
table ronde en présence des acteurs publics compétents (Mairie de
Saint-Ouen, Préfet, Séquano, …), des familles expulsées et de
leurs soutiens avant l’expulsion dans l’esprit que seul un
travail mutuel pourrait permettre de trouver une véritable issue.
Sans suite.
Les
premiers touchés par cette situation inhumaine sont évidemment les
enfants, âgés de 4 mois à 17 ans, qui dorment sous les tentes,
sans eau, ni sanitaire. Malgré les tentatives illégales de barrage
administratif mises en place par la ville de Saint-Ouen, les enfants
pour qui une première inscription scolaire était nécessaire ont
tous pu être inscrits. Comment imaginer qu’ils puissent suivre
leur parcours scolaire dans ces conditions de vie indignes ?
Qu'ils puissent conserver un état de santé satisfaisant avec
l'arrivée des premières nuits froides ? Seize d’entre eux sont
scolarisés dans les écoles Victor Hugo et Nelson Mandela, au
collège Jean Jaurès de Saint-Ouen et au lycée professionnel
d’Aubervilliers. Le
droit à l’éducation, comme à la santé, doivent s’appliquer à
tous les enfants !
Il
y a donc urgence : plus personne, plus un enfant ne doit être à
la rue. Nous demandons au maire de Saint-Ouen de sortir de son
silence, de cesser sa politique d’expulsion et de prendre les
mesures nécessaires pour le relogement de toutes les familles Roms
expulsées de l’ancien village d’insertion de Saint-Ouen. A cette
fin, nous demandons un rendez-vous avec le maire ainsi que
l’organisation d’une table ronde (familles, soutiens, Mairie,
Préfecture, …) afin qu’une solution de relogement pérenne soit
trouvée et que plus aucune expulsion sans relogement ne soit menée.
Nous
exigeons l’arrêt immédiat des expulsions et le relogement de
tous, que tous les enfants puissent enfin dignement suivre leur
scolarité, et nous demandons un rendez-vous avec le maire de
Saint-Ouen et l’organisation d’une table ronde !
Rassemblement
Jeudi 10 septembre 18h30
Place de la Mairie de Saint-Ouen
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