mardi 22 septembre 2015
samedi 12 septembre 2015
Roms : l'ONU dénonce les expulsions «systématiques» pratiquées en France
11 Sept. 2015, 12h31 | MAJ : 11 Sept. 2015, 13h16 Extrait du Parisien
Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme à l'ONU a dénoncé ce vendredi la «politique systématique d'expulsions de force des Roms en France depuis 2012». Zeid Ra'ad Al Hussein implore le gouvernement de remplacer «cette politique punitive et destructrice par une politique inclusive», tentant de contrecarrer des rapports faisant état de nouvelles expulsions de communautés roms à venir dans l’Hexagone.
Pour exemple, fin août à la Courneuve en région parisienne, le Samaritain -l'un des plus anciens bidonvilles roms de France-, avait été évacué
en dépit de la bataille de l'évêque, de la présence d'enfants
scolarisés et de la mobilisation citoyenne. «Cette expulsion a été menée
sans avertissement aux familles, alors que celui-ci est normalement de
24 heures minimum. Des biens leur appartenant ainsi que des pièces
d'identité, auraient été détruits. Seul un petit nombre de familles se
sont vues offrir un hébergement, et encore pour trois nuits uniquement»,
a fustigé M. Zeid.
Expulsions de Roms doublées entre 2012 et 2013
Le nombre d'expulsions dans les campements roms a plus que doublé en
2013. Alors que les autorités avaient procédé à 9 404 évacuations en
2012, 19 380 Roms ont été contraints de quitter leurs lieux de vie l'an
dernier, selon un rapport présenté en 2014 par la Ligue des droits (LDH) et l'European Rom Rights Center. Au total, 165 camps ont été démantelés sur les 400 recensés en France, auxquels s'ajoutent 22 lieux d'habitation évacués suite à un incendie, affectant 2 157 personnes.
Moins de 17 000 Roms, principalement originaires de Roumanie ou de
Bulgarie, vivent dans des campements illicites, selon des statistiques
officielles. Comment expliquer que le nombre d'expulsions soit supérieur
? Certaines personnes ont été déplacées à plusieurs reprises, explique
le rapport. Parfois, les familles se réinstallent sur un site démantelé,
comme à la Porte de la Chapelle.
Relogement : circulaire gouvernementale non respectée
Une circulaire interministérielle d'août 2012 oblige les autorités à
«accompagner» les démantèlements, en réalisant un «diagnostic social»des
populations avant chaque évacuation et en leur proposant des solutions
de relogement. Mais, sur les 165 évacuations réalisées en 2013, seules
74 ont été accompagnées de solution partielle de relogement, selon le
rapport de la LDH et du ERRC.
Les propositions de relogement sont «le plus souvent temporaires - deux à
trois jours- dans des hébergements d'urgence». Des foyers «généralement
éparpillées et éloignées des lieux de scolarisations des enfants». Il
«il arrive fréquemment que les autorités envisagent de séparer les
familles en proposant des solutions, mais uniquement aux mères et aux
plus jeunes enfants», selon le document.
jeudi 10 septembre 2015
Comment un élève peut il se concentrer en classe si il dort dans la rue
Comment un élève peut il se concentrer en classe si il dort dans la rue,
si la police le réveille chaque matin, si il se demande sans cesse où
il va être demain, que vont faire ses parents, que va t'on faire à ses
parents ?
Comment un élève
peut-il apprendre ses lecons et faire ses devoirs si il a froid, si il
n'a pas d'électricité, pas de table, pas de chaise ... ?
A
Saint-Ouen 16 élèves de 3 à 17 ans sont aujourd'hui dans cette
situation intolérable car ce sont les enfants des familles roms
expulsées cet été du terrain du village d'insertion où elles vivaient
depuis 2008.
J'espère
que tout-e-s les abonné-e-s de cette liste des parents d'élèves de
saint-ouen seront là demain à 18h30 devant la mairie.
Et si vous ne pouvez pas venir : téléphonez ou écrivez au maire !
Nous devons obtenir le relogement de ces familles audoniennes
NOUS EXIGEONS LE RELOGEMENT IMMÉDIAT DE CES FAMILLES !!!
RASSEMBLEMENT JEUDI 10 SEPTEMBRE
18h30 devant la mairie de saint-ouen.
mardi 8 septembre 2015
Expulsions à Saint-Ouen, ça suffit !
Relogement
immédiat de tous les expulsés !
Cet
été, une vague d’expulsions a touché l’Ile-de-France :
les campements se multiplient, ceux d’expulsés mais aussi de
réfugiés. La Seine-Saint-Denis a été durement frappée : 20% des
expulsions en France ont été réalisées dans le département. A
Saint-Ouen, la municipalité mène une politique d’expulsion
scandaleuse en cohérence avec l’intensification des mesures
d’expulsions prises par le Préfet Galli. De nombreux locataires en
difficulté, souvent avec leurs enfants, se sont alors retrouvés à
la rue après avoir été expulsés de leur logement social.
D’autres, subissent les exactions des marchands de sommeil, les
loyers chers du privé, les habitats exigus et insalubres comme au
17/19 rue Jules Vallès ou au foyer CARA où les résidents vivent
également sous la menace d'expulsion. Cette politique antisociale ne
peut plus durer !
C’est
dans ce contexte que le 24 juillet dernier, quatorze familles roms
audoniennes de l’ancien village d’insertion ont été expulsées
par la Préfecture sur demande de la Séquano-Aménagement,
propriétaire du terrain qui aménage les Docks à la demande de la
municipalité. Le maire de Saint-Ouen, alors qu’il en a les moyens,
n’a rien fait pour en empêcher l’évacuation. Réfugiées sous
des tentes depuis plus d’un mois et demi, ces familles survivent
avec l’aide
d’associations locales et de citoyens mobilisés.
Pourtant,
ces familles, présentes sur Saint-Ouen depuis de nombreuses années,
s'inscrivent depuis 2008 dans un processus d’insertion et ont
respecté leurs engagements : les adultes travaillent, sont en
formation ou inscrits à Pôle Emploi, les enfants sont scolarisés à
Saint-Ouen, toutes les familles ont effectué une demande de logement
en règle. Comme tant d’autres, elles auraient dû accéder à un
logement pérenne qui puisse leur permettre de vivre dignement. Or,
elles continuent d’être discriminées, rejetées, bafouées dans
leurs droits fondamentaux au mépris de la législation européenne.
Pourquoi ?
Aujourd’hui,
elles dorment dans la rue, harcelées quotidiennement par les forces
de l’ordre. Le maire de Saint-Ouen, William Delannoy, refuse tout
dialogue avec les familles. « Prenez-les chez vous » nous
a-t-il répondu lorsque nous l’avons interpellé par surprise à la
sortie de la mairie. Pourtant, il avait promis l’organisation d’une
table ronde en présence des acteurs publics compétents (Mairie de
Saint-Ouen, Préfet, Séquano, …), des familles expulsées et de
leurs soutiens avant l’expulsion dans l’esprit que seul un
travail mutuel pourrait permettre de trouver une véritable issue.
Sans suite.
Les
premiers touchés par cette situation inhumaine sont évidemment les
enfants, âgés de 4 mois à 17 ans, qui dorment sous les tentes,
sans eau, ni sanitaire. Malgré les tentatives illégales de barrage
administratif mises en place par la ville de Saint-Ouen, les enfants
pour qui une première inscription scolaire était nécessaire ont
tous pu être inscrits. Comment imaginer qu’ils puissent suivre
leur parcours scolaire dans ces conditions de vie indignes ?
Qu'ils puissent conserver un état de santé satisfaisant avec
l'arrivée des premières nuits froides ? Seize d’entre eux sont
scolarisés dans les écoles Victor Hugo et Nelson Mandela, au
collège Jean Jaurès de Saint-Ouen et au lycée professionnel
d’Aubervilliers. Le
droit à l’éducation, comme à la santé, doivent s’appliquer à
tous les enfants !
Il
y a donc urgence : plus personne, plus un enfant ne doit être à
la rue. Nous demandons au maire de Saint-Ouen de sortir de son
silence, de cesser sa politique d’expulsion et de prendre les
mesures nécessaires pour le relogement de toutes les familles Roms
expulsées de l’ancien village d’insertion de Saint-Ouen. A cette
fin, nous demandons un rendez-vous avec le maire ainsi que
l’organisation d’une table ronde (familles, soutiens, Mairie,
Préfecture, …) afin qu’une solution de relogement pérenne soit
trouvée et que plus aucune expulsion sans relogement ne soit menée.
Nous
exigeons l’arrêt immédiat des expulsions et le relogement de
tous, que tous les enfants puissent enfin dignement suivre leur
scolarité, et nous demandons un rendez-vous avec le maire de
Saint-Ouen et l’organisation d’une table ronde !
Rassemblement
Jeudi 10 septembre 18h30
Place de la Mairie de Saint-Ouen
lundi 7 septembre 2015
dimanche 6 septembre 2015
Besoins urgents des familles Rroms vivant sous les tentes
Les familles Rroms vivant sous des tentes (rue Diderot, a côté de la mairie de Saint-Ouen) ont besoin de votre soutien :
- Boites de conserves avec poisson (sardines, maquereaux, thon....)
- Bananes
- Yaourts
- Couvertures
- Vêtements enfants (5ans)
- Fournitures scolaires pour collégiens ( trousse, gomme,taille crayon, calculatrice)
- Doliprane.
Si vous n'êtes pas indifférents à la détresse de ces Audoniens, venez les rencontrer et les soutenir !
- Boites de conserves avec poisson (sardines, maquereaux, thon....)
- Bananes
- Yaourts
- Couvertures
- Vêtements enfants (5ans)
- Fournitures scolaires pour collégiens ( trousse, gomme,taille crayon, calculatrice)
- Doliprane.
Si vous n'êtes pas indifférents à la détresse de ces Audoniens, venez les rencontrer et les soutenir !
jeudi 3 septembre 2015
ROMS DE SAINT-OUEN :
ENFIN UNE RÉPONSE DU MAIRE !
Après six semaines passées sous les tentes place de la
mairie, les Roms de Saint-Ouen ont enfin reçu, dimanche dernier, une réponse de
monsieur le maire William Delannoy. Confronté au spectacle de l'extrême
dénuement dans laquelle elles se débattent depuis l'expulsion du « village
d'insertion » le 24 juillet dernier, le premier magistrat de la ville, en
un élan sublime, a demandé à la préfecture qu'elle réquisitionne... les forces
de l'ordre, à fin d'évacuation de la place et des alentours !
Les familles s'étaient pourtant installées dès samedi sur le
côté de la mairie, libérant le parvis. Mais on peut lire ci-dessus qu'une « dizaine
de personnes » continuaient d'y « vociférer » … Quoi qu'il en
soit, les « vociférants » furent contraints de déménager, et de
s'installer à côté de la paroisse Notre Dame du Rosaire, dans le quartier
Garibaldi. Le lendemain, lundi, en plein après-midi, hommes femmes et enfants
étaient une nouvelle contraints de quitter les lieux, suite aux menaces de la
police. Le but d'un tel acharnement était bien entendu de harceler les roms,
d'empêcher qu'ils s'installent plus ou moins durablement, de les « fatiguer »
afin de les convaincre de quitter le territoire de la commune. Peine
perdue : ils se sont réinstallés sur le côté de la mairie quitté la
veille, et ils s'y trouvent encore ce
soir.
Mardi, partout en France et sur le campement également,
c'était jour de rentrée des classes. Il fallait être là et voir sortir des
tentes les petits, apprêtés, coiffés, habillés en dimanche pour cette première
journée d'école ; il fallait lire dans leurs yeux les mêmes appréhensions,
la même excitation que celles qui habitent tous les écoliers ce jour-là pour
mesurer le caractère parfaitement stupide, irrationnel, insupportable de la
situation.
LA JOURNÉE ILS VONT A L’ÉCOLE. LA NUIT ILS DORMENT DANS LA
RUE.
Ils ne sont pourtant qu'une poignée de familles, celles sans
hébergement aucun, même d'urgence, mais des familles qui tiennent plus que tout
à rester à Saint-Ouen, parce que leur vie est ici, parce que leurs enfants sont
scolarisés ici. Leur attachement à cette ville, des situations claires, des
dossiers déposés, des demandes de rendez-vous auprès de la mairie, de la
préfecture : rien n'y fait. L'actuelle équipe municipale, William Delannoy
en tête, continue de se montrer hermétique, faisant preuve d'un autisme tout à
fait incompréhensible face à une situation qu'il serait pourtant aisé de
débloquer rapidement.
Plutôt que de se saisir de l'occasion qui lui est donné de
prouver son humanité, ce même mardi, jour de rentrée, le maire de la commune a
réitéré sa demande d'intervention des forces de l'ordre, et les familles ainsi
que les membres du Collectif de Solidarité ont vu débarquer la police
municipale, au moment même où les enfants, les parents, se préparaient à
partir. Sur le chemin de l'école, pour eux : la voiture des policiers. Les
« municipaux », comme souvent cet été, étaient venus prévenir de
l'imminence d'une évacuation avec confiscation des tentes et de tous les effets
personnels par la police nationale. Les enfants retrouveraient-ils, à la sortie
des classes, leur déjà si fragile refuge ?
En lieu et place de cette opération, c'est la police montée
qui rendit visite au campement. Un cavalier, très agressif, reprocha aux roms
présents d'avoir mis à sécher du linge sur le grillage du parking, juste
derrière les tentes. Ce qui séchait là, c'était les habits des petits, prévus
pour l'école, le lendemain. Des vêtements qu'on fait sécher où, en l'absence de
logement ? Peu importait, pour le fonctionnaire, dominé par l'idée de
chasser les roms. Malgré ses coups de téléphone, il semblerait que sa
hiérarchie n'ait pas voulu le suivre dans son opération de très basse police.
Lui et sa collègue sont repartis, toujours à cheval, mais bredouilles.
Au bout de cette journée décidément bien riche en émotions de
toutes sortes, nous avons pu, miracle !, nous adresser au maire en
personne, William Delannoy, en chair et en os ! Tout bronzé, nouvelle
barbe fraîchement taillée, il paraissait avoir bien profité des grandes
vacances. Mais il n'est pas venu vers nous : il cherchait plutôt à éviter
le contact avec les roms. Ce sont donc eux et les soutiens présents qui se sont
rendus à sa rencontre, alors qu'il quittait la mairie en voiture.
S'ensuivit un dialogue de sourds, durant lequel le maire
s'illustra par sa morgue et sa verve, grossière. Après avoir précisé qu'il
« ne travaillait pas le couteau sur la gorge » (précision :
la situation administrative du
« village d'insertion » et sa probable évacuation étaient connues dès
2013), il vociféra à son tour à l'adresse des membres du Collectif présents que
« les roms, vous n'avez qu'à les prendre chez vous ! »
L'abyssale profondeur de cette réflexion, avouons-le, nous laissa perplexes,
nous qui ne confondons pas la mairie avec le café du commerce. S'ensuivit
quelques sorties du même acabit, dont l'une restera dans les annales de la
pensée municipale : William Delannoy, maire de Saint-Ouen-dit-Sur-Seine,
se permit de dire à une maman « allez, va, t'as raison, utilise tes
enfants »... Le tutoiement teinté de bêtise, et mâtinée de pensée
rance : la seconde réponse du maire aux demandes, légitimes, des familles.
Aujourd'hui mercredi fut, en comparaison, une journée
relativement calme. Pas d'insultes, peu de menaces, pas d'invectives de la part
de William Delannoy. Demain ce sera au tour des collégiens et lycéens qui
dorment sous les tentes d'opérer leur rentrée. Le Collectif de Solidarité avec
les Roms de Saint-Ouen se montrera, à cet égard, tout aussi vigilant qu'il l'a
été lors de la rentrée des petits.
Cela fera bientôt sept semaines que les familles dorment dans
la rue, sans sanitaires, sans aucune aide que celle apportée par le Collectif,
par droit au logement-Saint-Ouen, Entraides Citoyennes et tous les audoniens,
audoniennes sensibles à cette situation plus que jamais insupportable.
Venez nous rencontrer, venez constater par vous-mêmes dans
quelles conditions ces familles sont contraintes de vivre, du fait du silence
de la mairie et de la préfecture.
ILS VIVENT ICI
ILS TRAVAILLENT ICI
ILS VONT A L’ÉCOLE ICI
ILS RESTERONT ICI !
Le collectif.
dimanche 30 août 2015
France Culture. Les pieds sur terre.Bobigny2. La Directrice
Podcast de l'émission ici
Depuis l’évacuation d’un camp de Roms où vivaient plusieurs enfants de l’école Marie Curie de Bobigny, la directrice, qui y a assisté, est entrée en résistance.
Après avoir accueilli les familles dans son école, elle cherche une solution afin que les enfants ne passent pas la nuit dehors.
1ère diffusion le 05/10/2010
Reportage : Leila Djitli - Réalisation : Julie Beressi (et Olivier Bétard)
samedi 29 août 2015
Quand la police met la pression...
Ce soir vendredi 28 août, à la veille du rassemblement de soutien aux familles Rroms qui campent place de la mairie depuis maintenant cinq semaines, une poignée de policiers municipaux et nationaux a débarqué devant les tentes aux alentours de 23 heures. Alors même que les enfants y dormaient avec leurs parents, ils ont exigé des familles qu'ils évacuent la place, tout de suite !
Renseignements pris, il s'agissait d'une demande de W. Delannoy, maire de Saint-Ouen-qui-n'est-pas-sur-Seine, inquiet que le spectacle d'une telle désolation humaine soit comme imposée aux traditionnels cortèges nuptiaux du samedi. Délicate attention à l'égard des futurs mariés et de leur invités, qui aurait pu cependant se traduire de façon bien différente que celle d'une descente policière, en commencement de nuit. La salle, demandée depuis des semaines, aurait pu être ouverte. Les familles et le Collectif auraient pu, ce vendredi, être prévenus de cette nouvelle volonté martiale d'une place débarrassée des Rroms dans la nuit précédent les cérémonies! Surtout, aucun mariage nocturne n'étant prévu ce jour, on aurait pu laisser s'appliquer dans les faits l'accord convenu depuis des semaines: laisser les familles tranquilles la nuit, et les laisser plier les tentes en début de matinée.
Ce nouveau coup de pression venant s'ajouter aux insultes essuyées mercredi par les Rroms (voir article précédent), les familles et le Collectif de Solidarité ne peuvent que constater une certaine nervosité de la part des autorités, qui ne devaient pas s'attendre à tant de détermination. Mariages mis à part (les samedis précédents, étrangement le problème ne s'était pas posé), nous constatons bien entendu que ce débarquement accompagné de menaces a lieu la veille du rassemblement de soutien. Un hasard, à coups sûrs...
Les soutiens présent à onze heures ont obtenu que les familles Rroms puissent rester cette nuit sur la place, à condition de les avoir repliées, samedi matin, à sept heures. A la demande d'un maire paraît-il rentré de vacances (quel suspense...), les enfants seront donc levés très tôt, après une nuit de tension.
Plus que jamais, le Collectif est au près des familles, comme hier sous la pluie, le vent, lorsque matelas, tentes, vêtements étaient trempés, qu'il a fallu en trouver d'autres, et des duvets également, avant de se réinstaller place de la mairie.
Renseignements pris, il s'agissait d'une demande de W. Delannoy, maire de Saint-Ouen-qui-n'est-pas-sur-Seine, inquiet que le spectacle d'une telle désolation humaine soit comme imposée aux traditionnels cortèges nuptiaux du samedi. Délicate attention à l'égard des futurs mariés et de leur invités, qui aurait pu cependant se traduire de façon bien différente que celle d'une descente policière, en commencement de nuit. La salle, demandée depuis des semaines, aurait pu être ouverte. Les familles et le Collectif auraient pu, ce vendredi, être prévenus de cette nouvelle volonté martiale d'une place débarrassée des Rroms dans la nuit précédent les cérémonies! Surtout, aucun mariage nocturne n'étant prévu ce jour, on aurait pu laisser s'appliquer dans les faits l'accord convenu depuis des semaines: laisser les familles tranquilles la nuit, et les laisser plier les tentes en début de matinée.
Ce nouveau coup de pression venant s'ajouter aux insultes essuyées mercredi par les Rroms (voir article précédent), les familles et le Collectif de Solidarité ne peuvent que constater une certaine nervosité de la part des autorités, qui ne devaient pas s'attendre à tant de détermination. Mariages mis à part (les samedis précédents, étrangement le problème ne s'était pas posé), nous constatons bien entendu que ce débarquement accompagné de menaces a lieu la veille du rassemblement de soutien. Un hasard, à coups sûrs...
Les soutiens présent à onze heures ont obtenu que les familles Rroms puissent rester cette nuit sur la place, à condition de les avoir repliées, samedi matin, à sept heures. A la demande d'un maire paraît-il rentré de vacances (quel suspense...), les enfants seront donc levés très tôt, après une nuit de tension.
Plus que jamais, le Collectif est au près des familles, comme hier sous la pluie, le vent, lorsque matelas, tentes, vêtements étaient trempés, qu'il a fallu en trouver d'autres, et des duvets également, avant de se réinstaller place de la mairie.
Plus que jamais nous comptons sur vous, sur votre humanité, pour venir demain samedi 29 août à partir de 15 heures manifester votre soutien aux familles Rroms expulsées du "village d'insertion", opposer une fin de non recevoir au projet d'une ville basée sur l'exclusion!
jeudi 27 août 2015
CINQ SEMAINES SOUS LES TENTES , ET DEMAIN LA RENTREE SCOLAIRE...
RASSEMBLEMENT SAMEDI 29 AOUT, 15 HEURES, PLACE DE LA MAIRIE EN SOUTIEN AUX FAMILLES RROMS
Ce même jour, au même endroit,
COLLECTE DE FOURNITURES SCOLAIRES PAR LE COLLECTIF DE SOLIDARITE.
Cela fera cinq semaines vendredi que
des familles Rroms expulsées de l'ancien « village
d'insertion » du 41, rue de Clichy dorment sous les tentes,
devant la mairie, en attente d'une solution de relogement, d'un
terrain, ...
Cette situation parfaitement
insupportable qui voit, en plein cœur de la ville, des enfants dont
certains très jeunes contraints de vivre dehors, sera sous peu
compliquée encore du fait d'une rentrée scolaire hasardeuse. En
effet, à l'heure où s'écrivent ces lignes, il n'est pas du tout
certain que la totalité des enfants Rroms scolarisés dans les
écoles et collèges de Saint-Ouen y retrouvent leur place, dès
mardi. Document à l'appui, nous sommes même en mesure de prouver
que la municipalité cherche à barrer la route de l'école à
certains, en exigeant des pièces justificatives n'entrant pas dans
le cadre d'une procédure classique d'inscription.
De ce fait, l'équipe municipale agit
en toute illégalité, et prend le risque de se retrouver devant le
tribunal administratif. A elle, dès lors, d'assumer des actes
relevant ni plus ni moins de la discrimination la plus insupportable
qui soit, puisque s'attaquant aux enfants, à leur parcours scolaire.
Depuis cinq semaines, nos différentes
requêtes, nos différents courriers sont restés lettre morte.
Depuis cinq semaines, l'exigence
minimale d'ouverture d'une salle temporaire permettant de mettre à
l'abri, en urgence, les familles, n'a connu aucune réponse, pas même
négative, de la part des autorités.
Depuis cinq semaines, la police
municipale est présente chaque matin, histoire de maintenir une
forme de pression sur les habitants des tentes qui pourtant, chaque
matin, les plient, rangent matelas et couvertures, dégagent la place
pour la journée.
Et pourtant, au matin du mercredi 26
août, des membres de la police municipale accompagnés de
représentants de la police nationale n'ont pu s'empêcher d'insulter
les Rroms présents, les traitant de « merdes », et
précisant qu' « ici, ce n'est pas un camping, même si on
mange bien (sic!), il faut dégager, maintenant ! ».
Ces propos, confirmés par plusieurs
témoins, relèvent à minima du mépris, de la provocation
lamentable. Il ne s'agit peut-être que d'un malheureux dérapage. Le
Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger, tout
en le dénonçant avec force, ne peut qu'espérer qu'il ne se
renouvelle pas. Si tel était le cas, preuve serait faite que
l'insulte, le rejet, plus encore la recherche d'un affrontement
brutal avec les familles Rroms constitue l'unique « réponse »
d'une municipalité dont l'autisme n'est plus à prouver.
Expulsées du « village
d'insertion » (terrain et dispositif légal mis en place par
les pouvoirs publics), contraints de dormir dans la rue, ignorés de
ceux qui, en juin, feignaient de vouloir éviter l'expulsion ;
inquiets d'une rentrée scolaire risquant de se solder par un nouvel
échec, désormais menacées et insultées par la police, les
familles Rroms de la place de la mairie n'en demeurent pas moins plus
que jamais déterminés à continuer de camper face aux portes de la
maison dite commune.
Elles appellent les habitants, les
habitantes de Saint-Ouen à se rassembler largement samedi 29 août,
15 heures, pour exiger de l'équipe municipale non seulement une
solution de relogement, mais également l'assurance, ferme et
solennelle, que mardi matin TOUS les enfants Rroms dont les parents
le souhaitent seront bel et bien accueillis dans les établissements
scolaires de la ville.
RASSEMBLEMENT SAMEDI, 15 HEURES, PLACE DE LA MAIRIE
COLLECTE DE FOURNITURES
SCOLAIRES
ILS VIVENT ICI – ILS
VONT A L'ECOLE ICI – ILS RESTERONT ICI !
Le collectif de Solidarité avec les
Rroms de Saint-Ouen en Danger
solidarite.roms.saint.ouen@gmail.com
lundi 24 août 2015
Un mois sous les tentes devant les portes d’une mairie fermée à toute humanité
Lundi 24 août : cela fait un mois, jour pour jour, qu’a
eu lieu l’expulsion du village d’insertion du 41, rue de Clichy. Depuis, plusieurs
familles campent place de la République, à quelques mètres des portes de la
Maison Commune.
Ce matin, la police municipale a une fois de plus exigé que
soient repliées les tentes à l’intérieur desquelles s’éveillaient à peine les
enfants. Il pleuvait, il ventait. Peu importe, l’essentiel était de faire place
nette avant l’ouverture de portes lesquelles demeurent fermées aux demandes des
familles Rrom.
Les membres de l’équipe municipale sont-ils à ce point
heurtés par une telle détresse humaine qu’ils exigeraient qu’on leur en épargne
la vue ? Sont-ils à ce point sensibles qu’ils n’aient pu, une seule fois, prendre
sur eux et descendre ces quelques marches ? Dommage. Leur émotivité les aura empêchés de
constater, de visu, les effets de la politique calamiteuse menée par leur
patron. De même, ni les élus ni le préfet ni le conseil de Sèquano, rassemblés
en une même bande d’expulseurs, n’ont été jusqu’à aujourd’hui confrontés aux
réalités que chaque audonien, chaque audonienne, peut constater lors de son
passage sur la Place. L’extrême dénuement dans lequel se débattent les familles
rassemblées là suite à l’expulsion du « village » se passe de tout
commentaire. Il suffit de venir les voir, leur parler et les écouter pour
comprendre instantanément l’absurdité totale de la situation, la nécessité d’y
mettre un terme au plus vite par le biais d’un relogement. Nous parlons, là, d’enfants.
Dont certains sont, ni plus ni moins, en danger. Qui risquent de tomber
malades. Nous parlons de parents se débattant comme ils peuvent entre les
difficultés d’un quotidien qu’on a peine à imaginer et la recherche de
solutions. Nous parlons de Rroms et, en parlant de Rroms, nous parlons d’hommes !
Le Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en
danger est au regret de constater qu’il n’a jamais autant mérité cette appellation.
L’automne approche. La pluie est là. Ni
les tentes, ni les familles, qui estiment n’avoir plus rien à perdre, ne
bougeront de la place de la mairie tant qu’une solution viable ne leur sera
proposée.
Alertés à plusieurs reprises par le Collectif, les pouvoirs
publics ont fait le choix du mutisme. Ce choix, ils auront à l’assumer !
Ils vivent à Saint-Ouen ! Ils vont à l’école à
Saint-Ouen !
Ils resteront à Saint-Ouen !
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