Lundi 24 août : cela fait un mois, jour pour jour, qu’a
eu lieu l’expulsion du village d’insertion du 41, rue de Clichy. Depuis, plusieurs
familles campent place de la République, à quelques mètres des portes de la
Maison Commune.
Ce matin, la police municipale a une fois de plus exigé que
soient repliées les tentes à l’intérieur desquelles s’éveillaient à peine les
enfants. Il pleuvait, il ventait. Peu importe, l’essentiel était de faire place
nette avant l’ouverture de portes lesquelles demeurent fermées aux demandes des
familles Rrom.
Les membres de l’équipe municipale sont-ils à ce point
heurtés par une telle détresse humaine qu’ils exigeraient qu’on leur en épargne
la vue ? Sont-ils à ce point sensibles qu’ils n’aient pu, une seule fois, prendre
sur eux et descendre ces quelques marches ? Dommage. Leur émotivité les aura empêchés de
constater, de visu, les effets de la politique calamiteuse menée par leur
patron. De même, ni les élus ni le préfet ni le conseil de Sèquano, rassemblés
en une même bande d’expulseurs, n’ont été jusqu’à aujourd’hui confrontés aux
réalités que chaque audonien, chaque audonienne, peut constater lors de son
passage sur la Place. L’extrême dénuement dans lequel se débattent les familles
rassemblées là suite à l’expulsion du « village » se passe de tout
commentaire. Il suffit de venir les voir, leur parler et les écouter pour
comprendre instantanément l’absurdité totale de la situation, la nécessité d’y
mettre un terme au plus vite par le biais d’un relogement. Nous parlons, là, d’enfants.
Dont certains sont, ni plus ni moins, en danger. Qui risquent de tomber
malades. Nous parlons de parents se débattant comme ils peuvent entre les
difficultés d’un quotidien qu’on a peine à imaginer et la recherche de
solutions. Nous parlons de Rroms et, en parlant de Rroms, nous parlons d’hommes !
Le Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en
danger est au regret de constater qu’il n’a jamais autant mérité cette appellation.
L’automne approche. La pluie est là. Ni
les tentes, ni les familles, qui estiment n’avoir plus rien à perdre, ne
bougeront de la place de la mairie tant qu’une solution viable ne leur sera
proposée.
Alertés à plusieurs reprises par le Collectif, les pouvoirs
publics ont fait le choix du mutisme. Ce choix, ils auront à l’assumer !
Ils vivent à Saint-Ouen ! Ils vont à l’école à
Saint-Ouen !
Ils resteront à Saint-Ouen !
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