9e
nuit passée sous les tentes, pour les roms de la place de la
mairie... Si quelques familles ont pu être hebergées d'urgence,
pour quelques nuits par le 115, il reste une vingtaine de personnes
qui dorment au pied de la statue, au pied de ce monument aux morts
qui, comme chacun sait, représente une femme et ses deux enfants,
bel appel à la paix. On n'a pas à chercher bien loin pour y voir un
symbole, une heureuse concomitance.
Nous
avons donc écrit au maire (voir plus bas). Nous lui avons demandé
d'ouvrir une salle dans la ville. Il en a le pouvoir, il en a les
moyens, et la situation, sur la place, le commande. Un médecin est
passé hier, a examiné celles et ceux qui le désiraient, certains
atteints de maladies chroniques. Le respect du secret médical nous
interdit bien sûr de livrer ici ses conclusions. La période
estivale voit le nombre de personnes aidantes diminuer, et
si le Collectif continue d'être présent en assurant le minimum
(largement aidé en cela par plusieurs associations et particuliers),
il n'empêche qu'en ce début août la situation risque de devenir
plus problématique encore qu'elle ne l'est.
Sommes-nous
trop alarmistes ? Jouons-nous sur « la corde sensible » ?
Les audoniens, les audoniennes, qui passent régulièrement place de
la mairie, qu'il s'y arrêtent ou pas le voient bien : cette
situation n'est pas tenable. Dix jours déjà que nous campons devant
les portes de la maison commune, il est grand temps d'ouvrir une
salle municipale ! C'est tout à fait faisable, et vite, et sans
mobiliser trop de moyens ni de personnes. Nous parlons d'une mesure
tout à fait provisoire, dans l'attente d'une solution pérenne. Il
s'agit, avant tout, de mettre à l'abri pour un temps les habitants
de l'ancien village d'insertion, notamment de soustraire femmes et
enfants à un environnement plus ou moins délétère. Monsieur le
maire, qu'attendez-vous ?
Si
l'équipe municipale s'entête dans son silence et joue sur la
fatigue, l'usure, alors elle doit se préparer à quelques
déconvenues : les roms de Saint-Ouen voient leur détermination
augmenter de jour en jour, et, soyez-en certains : ils ne
partirons pas. Ils n'ont nulle part où aller, et toute tentative de
dispersion via les hébergements d'urgence (à Aulnay, à
Cergy-Pontoise, dans le Val de Marne...) s'est pour l'heure soldée
par des retours à Saint-Ouen, place de la mairie. Parce qu'ils sont
audoniens, depuis des années. Parce qu'ils ont cru aux promesses qui
leur ont été faites. Parce que leur avocate, par media interposés
et devant le juge, vendredi, a eu raison de parler d'une véritable
trahison des autorités. Ils resteront, enfin, parce que
dans quelques semaines c'est la rentrée scolaire, et qu'ils tiennent
avant tout à ce que leurs enfants puisse rejoindre leurs camarades,
dans les écoles de Saint-Ouen. C'est leur revendication première.
N'est-ce pas une preuve suffisante de leur volonté d'intégration ?
En
l'attente de la décision de justice que nous devrions connaître
demain, lundi (mais qui ne concerne que les hébergements
d'urgence) ; en l'attente d'une véritable table ronde
réunissant les habitants de l'ancien village d'insertion, le
Collectif de solidarité, la préfecture, la municipalité,...
MONSIEUR
LE MAIRE , AGISSEZ, OUVREZ UNE SALLE MAINTENANT !
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