vendredi 31 juillet 2015
jeudi 30 juillet
Après
une nouvelle nuit passée sous les tentes installées chaque soir devant
la Mairie, commence ce matin le 7e jour d'occupation de la place de la
Mairie.
Les familles tiennent grâce à la mobilisation citoyenne et associative et nous remercions chacun d'entre vous.
Le
cabinet du Maire hier au téléphone a indiqué que celui-ci ne souhaitait
faire aucune déclaration et nous a renvoyé une nouvelle fois vers le
préfet.
Un courrier pour demander au Maire la mise à disposition immédiate d'une salle municipale part ce jour.
(la salle de l'alliance sera fermée tout le mois d'aout. peut-on
laisser 56 personnes, dont des bébés et des personnes malades, dormir
dehors alors que cette salle disposant de sanitaires et d'un point
cuisine est disponible ?!)
Les
demandes d´hébergement d'urgence constituées par l'avocat dans le cadre
de la procédure Référé Liberté seront jugées au Tribunal administratif
de Paris demain - vendredi 31 juillet - à 14h (7 rue de jouy Paris 4ème au Métro saint Paul).
Cet hébergement d'urgence, comme son nom l'indique, ne peut être qu'une solution provisoire.
Nous continuons à demander le relogement pérenne des familles Rroms expulsées du terrain du village d'insertion de Saint-Ouen vendredi dernier .
Le nombre de signataires de la pétition a triplé en 2 jours.
Continuez à faire tourner l'information.
Occupation
permanente de la place de la Mairie
et
Rassemblement tous les jours à 18h30
Venez rencontrer les familles,
leur témoigner votre soutien moral
et éventuellement apporter un soutien matériel
(en particulier nourriture non périssable type conserves et sous vide)
« ON TRAVAILLE ICI - ON VA A L’ECOLE ICI : ON RESTE ICI ! »
PAS D’EXPULSION SANS RELOGEMENT
Faites
passez l'info
jeudi 30 juillet 2015
Mercredi 29 Juillet
Le balai, tout un symbole.
5e nuit sous les tentes... Au réveil,
la fatigue se lit sur les visages et dans les corps. Les hommes sont partis au
travail, la plupart très tôt. Femmes, grands-parents et enfants plient les
toiles, rangent les matelas. Comme tous les matins depuis samedi dernier, la
place et nettoyée. Impossible de mettre la main sur le balai : Bianca, 15
ans, demande à l’accueil de la mairie qu’on le lui en prête un. Elle ressort,
balai en main. Comme quoi, quand on se parle, on arrive à s’entendre, et la
solution est trouvée.
Dans la
matinée on apprend que Monseigneur Gaillot nous a fait parvenir un message de
soutien (nous le publierons sous peu).De son côté, Mireille Perrier, actrice de
renom et comédienne de théâtre, a signé la pétition en ligne, a posté un
message sur sa page Facebook, enjoignant ses contacts à la signer également, et
à partager le blog. Gaillot-Perrier, le beau « couple » de soutiens
que voilà ! N’hésitez pas à faire comme eux.
Les soutiens
présents sur place de la mairie, membres du Collectif de solidarité, du DAL, ou
simples citoyens (ils sont de plus en plus nombreux), s’activent de belle
manière : certains ont trouvé des maillots et pu emmener les enfants à la
piscine, au Grand Parc. Un petit air de vacances pour ces eux, contraints de
dormir, de se restaurer, de jouer, la plupart du temps, place de la mairie. Car
les familles tiennent à rester ici, unis, visibles, tant qu’une solution ne
sera pas trouvée. Se montrer, montrer concrètement la situation dans laquelle
on les a placée, est effectivement essentiel.
Les rassemblements
de 18h30 continuent d’être l’occasion d’échanges tous azimut, d’information, de
rencontre. Un graffeur membre d’un collectif nous a rejoint hier soir. Une
famille Sri Sri-lankaise a proposé de concocter, un soir, un repas typique du pays.
Une voisine taïwanaise passe chaque jour partager un thermos de thé préparé par
ses soins, les cafés autour de la place remplissent de bonne grâce les
bouteilles d’eau chaude, les passants s’arrêtent, discutent, s’interrogent…
Ces
instants sont précieux, qui illustrent, très concrètement, l’incroyable diversité
de notre ville. Dans cette mosaïque de peuples, de talents, les Rroms ont toute
leur place. Ils ne demandent qu’à l’occuper. Et cette place n’est pas sous les
tentes, devant les portes de la mairie.
mardi 28 juillet 2015
Mardi 28 Juillet
4e nuit sous les tentes...
Hier les habitants de l'ancien village
d'insertion devenu village d'exclusion ont pu récupérer là-bas
leurs affaires, sans problèmes et en présence de l'huissier. Le
rassemblement quotidien de la place de la mairie (18h30) a permis,
une nouvelle fois, de nombreux échanges et prises de contact. Nous
avons, par la suite, réinstallé le campement, tentes, repas servi
par l'association entraides-citoyennes. Certaines familles qui
avaient pu bénéficier de deux nuits d'hébergement par le samu
social nous avaient rejoints, contraintes de retourner à la rue,
avec un bébé de deux mois.
Des membres du Collectif de solidarité
et du DAL ont passé la nuit sur la place, avec eux.
Vers une heure du matin un message de
Marie Cuilliez, l'avocate des Rroms, informait qu'elle avait bouclé
les dossiers (voir photo) en vue du passage, vendredi, devant le
tribunal administratif. Un grand merci à Marie pour ce travail
primordial. Grand merci également à Manu, du Collectif, pour avoir
ramassé en une seule revue de presse l'essentiel des articles,
reportages, émissions de radio consacrées aux Rroms de Saint-Ouen,
à leur expulsion, à ce campement que nous continuons à espérer
provisoire, quand une solution de relogement sera, enfin, trouvée.
Cette couverture médiatique explique certainement en partie le fait
que ce blog, au même titre que les signatures de la pétition en ligne, aient vu leur nombre de visiteurs et de signataires tripler en
l'espace de 48 heures !
Souhaitons que cette mobilisation
s'amplifie de façon à ce qu'enfin les pouvoirs publics entendent
les revendications des familles Rroms expulsées de l'ancien
« village » d'insertion :
On travaille ici – on va à l'école
ici – on vit ici – on reste ici : relogement !
Nous sommes en permanence place de la
mairie, et chaque soir à 18h30 : rassemblement !
Après leur expulsion du « village d'insertion » le 24 juillet
RELOGEMENT
DES 14 FAMILLES RROMS
Elles
vivaient au « village », 41 rue de Clichy, depuis
2008. Installation parfaitement légale, dans le cadre d'un
dispositif visant à leur insertion : scolarisation des enfants,
apprentissage du français, recherche d'emploi et d'un logement.
En
mars 2013, il a été mis
fin au projet d'insertion et le terrain a été vendu à Séquano.
Les
associations missionnées
pour conduire le dispositif se retirent, une première menace
d'expulsion menace les familles. Aucune démarche de relogement des
familles n'est entreprise,
comme la loi le prévoit et l'exige. Sur les autres plans rien n'est
fait non plus au motif, infondé, qu’elles n’auraient pas
respecté leurs engagements.
En
réalité, les adultes ont
suivi les cours de français, plus de la moitié d’entre eux
travaillent et tous les enfants sont scolarisés : les trois critères
du dispositif d’insertion sont donc remplis. Malgré cela, ces
familles sont abandonnées de tous les services concernés. Pour la
mairie, pour la préfecture, pour le conseil général (dont 10
membres siègent au CA de la Séquano), le
« village d’insertion » de Saint-Ouen n’existe plus.
En
mars 2015, un avis
d'expulsion prévoit l'évacuation du lieu. Le « Collectif de
Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger » est créé
et obtient l'assurance qu'aucune expulsion n'aura lieu avant la fin
de l'année scolaire.
Juillet
2015 : expulsion sur ordre de la préfecture. Les familles
décident de se battre et s'installent de façon permanente place de
la Mairie pour demander une solution de relogement, avec l'aide du
Collectif, de l'avocate, d'associations et d'habitants de Saint-Ouen.
Des démarches juridiques d'importance sont en cours, mais pour le
moment ils dorment là, sous les tentes, y compris des enfants en bas
âge et des personnes malades. Pour le moment, malgré l'urgence, la
municipalité et la préfecture restent totalement muettes.
On
travaille ici. On va à l’école ici.
On
reste ici !
Relogement !
RASSEMBLEMENT
CHAQUE JOUR A 18H 30
PLACE
DE LA MAIRIE
Informez-vous,signez la pétition en ligne
Blog
: solidariteromsaintouen.blogspot.fr
Le Collectif de solidarité avec les
Rroms de Saint-Ouen, avec le soutien de Droit au logement, de
Romeurope93, d'Entraides-Citoyennes et de l'association Echanges
lundi 27 juillet 2015
NOUS NE LACHONS RIEN !
Dimanche 26
juillet : après une nuit tranquille passée place de la mairie sous la
tente, nous avons nettoyé l’endroit, puis la pluie est arrivée. Elle a sans
doute découragé plus d’un audonien, toujours est-il que le rassemblement prévu pour
18 heures a coupé court. Manque de combattants sans doute, mauvaises conditions
météo certainement, mais plus sûrement encore : présence d’un escadron de
paramilitaires estampillés « Police Nationale », flashball en
bandoulière et regards menaçants scrutant la ligne bleue des Vosges. Il faut
imaginer la scène (ici, bientôt, la vidéo) : face à une trentaine de personnes tout à fait
pacifiques, une bande de gardiens de l’Ordre, tonfa, grenades, bombes lacrymogènes
et gilets pare-balles dignes de la plus mauvaise série Z. Dès qu’il s’agit d’exposer
et de mettre en musique sa tsiganophobie, il semble que l’Etat Français ne
rechigne devant aucune débauche de moyens.
Ce soir là,
place de la mairie, il avait déployé ses forces pour nous empêcher de… poser
les tentes au sol. Ca pourrait être drôle, comique, ça ne l’était pas. Ca l’était
d’autant moins que, par le biais de Marie Cuilliez, avocate, nous venions juste
d’apprendre qu’une sixième famille bénéficiait, le jour-même, d’un hébergement
d’urgence en hôtel. Même les petites victoires se fêtent. La, rien ne fut fêté, nous avons dû partir en
urgence assurer un autre lieu pour la nuit, un autre refuge pour des familles
épuisées par une expulsion suivie de deux journées de tension.
Ce fut fait.
Lieu trouvé. L’abri proposé par le Collectif de Solidarité leur
a permis de manger, se reposer, échanger, commencer de préparer la journée de
demain. La police nous cherchait. Depuis notre départ, place de la mairie,
baluchons et caddies en main elle avait tenté de nous suivre, on dirait :
de nous débusquer. Faudra-t-il, la prochaine fois, nous terrer dans les égouts,
les coursives? Qu’elle sache alors que nous sommes prêts à le faire, et tout à
fait déterminés.
Demain les
familles ont prévu de retourner à l’ancien village récupérer leurs affaires. Le
Collectif y sera, bien entendu. Pour donner un coup de main, pour, aussi,
vérifier que tout se passe selon les termes de l’accord consigné, à ce sujet. Nous, ne lâchons rien.
samedi 25 juillet 2015
Communiqué du Collectif de Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen en danger
Samedi 25 juillet 2015
Vendredi 24 juillet, les forces de l’ordre ont expulsé les habitants du
« village » d’insertion de Saint-Ouen.
Situé au 41, rue de Clichy, ce
« village » avait ouvert ses portes en 2008, à la suite de l’évacuation du
campement de la rue Ardouin, qui avait accueilli jusqu’à 600 personnes. Des
familles, triées sur le volet avaient donc pu s’installer sur cette dalle de
béton, dans des caravanes puis des Algecos, dans le cadre d’un projet
d’insertion devant aboutir à un logement pérenne pour chacune. Force est de
constater que, comme le reconnaissent d’ailleurs la préfecture et le maire de
Saint-Ouen en personne, l’association gestionnaire du « village » a
failli à ses engagements.
Pourtant, en 2013, puis à nouveau en mars 2015, les pouvoirs
publics ont exigé des familles qu’elles cèdent la place au projet immobilier de
la société Séquano, sans proposer de solution de relogement.
Contrairement à ce qu’affirme la préfecture, aucune information
sur le jour de l’expulsion n’avait été délivrée au préalable, que ce soit aux
habitants, au Collectif, ou à l’avocate. Cette version, reprise par certains
medias, repose sur la tenue, en mai, d’une réunion en préfecture, au cours de
laquelle la municipalité de Saint-Ouen aurait été informée de l’expulsion
programmée. Si c’était avéré, cela démontrerait que le maire de Saint-Ouen, W.
Delannoy, lors de notre rendez-vous fin juin, était parfaitement au courant que
le « village » serait expulsé rapidement, mais a préféré nous faire
croire qu’il organiserait une rencontre Mairie-Préfecture-Séquano-Habitants,
rencontre que nous avons attendu vainement, ces trois dernières semaines.
Quoi qu’il en soit, l’arrivée des forces de l’ordre a été
une surprise pour tous. Lors de l’expulsion Bruno Gorizzutti, représentant de
la préfecture, était présent, mais aucun
représentant de la mairie, des services sociaux, ou de la société Séquano. Aucun arrêt d’expulsion n’avait été affiché
sur le site.
L’expulsion s’est passée sans heurts, mais dans une tension
évidente. Cernés de policiers, les habitants sont sortis avec ce qu’ils ont eu
le temps de ramasser dans quelques sacs et un peu de mobilier. Contraints de laisser sur le
« village » une bonne partie de leurs effets personnels, ils sont
partis avec la promesse de pouvoir, lundi, revenir sur place les chercher. Ils
ont ensuite rejoint le parvis de la
mairie de Saint-Ouen.
Les habitants et le Collectif ont contacté la presse, les
médias, les associations, les soutiens, la préfecture et la mairie… laquelle fit
la sourde oreille durant toute la journée. Devant les portes, fermées, de la
maison du peuple, et après avoir envisagé différentes options, le choix des
habitants fut de rester sur la place. Une trentaine de personnes, dont des
enfants, certains en bas âge, ont donc passé la nuit là, sous des tentes,
devant la mairie. A l’heure où s’écrivent ces lignes, elles y sont encore,
soutenues et aidées par les membres du Collectif et par des Audonien.nes.
L’avocate poursuit son travail. Nous relançons, sans cesse, le 115, tout en
cherchant une solution d’hébergement plus fiable et moins
précaire que ces quelques tentes, sur la place de la Mairie.
Mais ce sont les
autorités qui sont responsables et doivent trouver et proposer une
solution !
Rien n’est fini, tout
est à faire, c’est maintenant qu’il faut manifester notre-votre soutien aux
habitants de l’ex-village !
Le Collectif
http://solidariteromsaintouen.blogspot.fr/
solidarite.roms.saint.ouen@gmail.com
APRES L’EXPULSION …
Les familles Rroms sorties vendredi matin du « village »
par les forces de l’ordre ont décidé de s’installer place de la mairie, à
SAINT-OUEN. Le campement de toile est précaire, parents et enfants dorment sous
les tentes et ont, plus que jamais, besoin de votre soutien.
RASSEMBLEMENT SAMEDI 25 JUILLET, DEVANT LA MAIRIE, A PARTIR
DE NEUF HEURES.
Le Collectif de solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen
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