Ça n’aura pas traîné.
A peine achevée l’année scolaire, le coup d’envoi fut donné mercredi 8 juillet
des évacuations de campements Rroms, tradition estivale désormais bien ancrée
dans les habitudes. Porte d’Aubervilliers, d’abord. Puis, dès le lendemain, Ivry-sur-Seine.
Retour sur ces deux expulsions.
Porte d’Aubervilliers, c’est une soixantaine de Rroms qui
furent encerclés par les forces de police, au matin du mercredi 8. Prévenus la
veille de l’expulsion, le collectif RomParis n’avait eu que la nuit pour
prévenir de l’imminence de l’opération. La mairie avait, elle, dépêchée quatre
représentants, et la préfecture le directeur de cabinet du préfet. Empêtré dans
une liste d’habitants visiblement non mise à jour, peu enclin au dialogue, il a
ordonné l’évacuation d’un terrain pratiquement désert, puisque les habitants,
par sécurité, s’étaient pour la plupart réfugiés dans le square du Millénaire.
Aucun dispositif d’aide d’urgence et encore moins de relogement n’avait été
prévu, et des familles avec enfants se sont retrouvés à la rue, une nouvelle
fois. Sur la totalité, seules trois familles avec bébés se sont vues proposer
un hébergement en hôtel. Nouveau cafouillage, et mauvaise gestion : les
trois familles ont erré d’hôtel en hôtel, avant de pouvoir se poser. D’autres
familles se sont installées sous des tentes, dans le parc de la Villette, au
niveau de la Cité de la Musique.
(source : romeurope)
A Ivry-sur-Seine, c’est le lendemain, dans la matinée de
jeudi qu’a eu lieu l’évacuation. Elle concernait, à l’origine, environ 300
personnes. Mais comme souvent beaucoup d’entre elles n’avaient pas attendu l’arrivée
des forces de l’ordre (impressionnantes en nombre) pour prendre les devants et
quitter les lieux, s’éparpillant dans d’autres campements de la région
parisienne, ou se retrouvant sans solution, à la rue. Dans ce cas comme dans le
précédent, aucun dispositif particulier n’avait été prévu en matière d’hébergement,
si ce n’est quelques nuits d’hôtel : belle générosité que l’on appréciera à sa juste mesure en citant le cas de ce
couple, parents de onze enfants, et qui eut l’audace de refuser une chambre
prévue pour eux et la petite dernière, les dix autres enfants se retrouvant
livrés à eux-mêmes. Ce refus fut dénoncé par le représentant de la préfecture, lequel
en fit l’exemple de la mauvaise volonté que met cette population à accepter la
main tendue…
(source : France Inter)
Ces deux nouvelles expulsions n’ont rien d’exceptionnel, ni
dans les arguments avancés pour y recourir, ni dans la manière dont elles
furent conduites, ni dans les « résultats », calamiteux qu’elles ont
produites. A Aubervilliers, à Ivry, des familles étaient installées depuis 4,
5, 7 ans, et des enfants scolarisés. Péniblement, pas après pas, ces gens se
bâtissaient une nouvelle vie, basée sur les promesses faites par des autorités
qui, disaient-elles, les aideraient à s’intégrer. Avant de changer d’avis, avec
brutalité, et de les renvoyer à une précarité extrême, brisant au passage les parcours
scolaires des enfants.
La pause estivale ne fait que commencer, et le « grand ménage »
est déjà engagé. Maintenant, à qui le tour ? A Saint-Ouen ?
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