Au « village », ce
mercredi, la chaleur s'est faite écrasante, comme partout en France.
Mais là-bas, sous les tôles, la ferraille des Algeco, la température
franchi sans problème la barre des 50 degrés, sans que la nuit ne
permette de rafraîchir quelque peu l'intérieur de ses
«habitations».
Les parents ont rafistolé trois
piscines gonflables, rustines sur les boudins, et le tuyau d'arrosage
rafraichit les marmots qui, comme tous les gosses du monde, se
jettent à l'eau et s'éclaboussent, entre deux grands de rire.
Comme tous les gosses du monde, en tout
cas ceux qui ont la chance d'être scolarisés, les enfants du
« village » quitteront bientôt l'école. Ce sera, en ce
qui les concerne, sans la certitude de retrouver leur place à la
rentrée de septembre.
On comprend qu'au-delà des jeux d'eau
et des rires, l'ambiance, sur le «village», soit à l'inquiétude
plutôt qu'à la fête. Inquiétude nourrie par la visite, lundi, de
deux individus mandatés par la Séquano, propriétaire du terrain.
Ils ont fait le tour des lieux, et se sont attardés sur les
habitations, les Algéco dit autrement «cabanes de chantier», dans
lesquels les familles s'entassent depuis 2008. Ces deux individus ont
pris le temps d'évaluer les moyens nécessaires à leur démontage
et leur évacuation. Avant de quitter les lieux ils ont pris soin de
prévenir les quelques Rroms présents : maintenant, il faut
partir. On arrive, avec nos machines, notre titre de propriété et
tout notre barda.
Alors que, samedi dernier, à
l'occasion du rendez-vous la mairie s'était engagée à provoquer une réunion avec la préfecture, la Sequano, les habitants et le Collectif, voilà que la menace
d'une expulsion rapide est à nouveau brandie par la Séquano !
Nous ne savons rien des deux personnes envoyées par elle sur le
terrain. Nous savons, par contre, qu'une expulsion ne peut avoir lieu
dans ces conditions, ni être décrétée unilatéralement par le
propriétaire.
En conséquence, monsieur le maire,
faites donc entendre votre voix et dénoncez immédiatement les
agissements de la Séquano et de ses envoyés !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire