A Bobigny, l'évacuation de
l'un des plus anciens camps de Roms
LIBERATION AVEC AFP 21 juillet 2015 à 19:16
Installé depuis plusieurs années, ce bidonville a
accueilli jusqu'à 200 personnes. Cinquante ont été évacués ce mardi, sans
proposition de relogement.
Elle était
annoncée : l'évacuation d'un bidonville de Roms installé à Bobigny
(Seine-Saint-Denis) depuis sept ans a eu lieu ce mardi matin. Parmi la
cinquantaine de personnes, majoritairement bulgares, qui y vivaient, figue le
jeune Slavi, 10 ans, que nous avons suivi pendant six mois.
Les forces
de l’ordre sont arrivées vers 10H30 dans ce camp dit de «La Folie», à l’entrée
de la commune populaire de Seine-Saint-Denis, propriété de la Société
d’économie mixte (SEM) Séquano, et sous le coup d’une décision de justice
ordonnant l’expulsion. Environ cinquante personnes, entourées de représentants
d’associations de défense des Roms, étaient présentes mardi matin.
«Des
parents sont revenus à Bobigny car l’école c’est un point important. Ce camp
n’était pas le plus sûr, beaucoup disaient qu’il y avait une mauvaise ambiance
et faisaient tout pour partir. Ceux qui restent sont les situations les plus
désespérées», selon Véronique, une enseignante de l’école Marie-Curie, qui
scolarise de nombreux enfants Roms à Bobigny.
Assises sur
le trottoir, avec poussettes, valises et sacs remplis d’effets personnels, les
familles expulsées, «entre 10 et 20» selon l’association «Les enfants du
Canal», ont regardé la pelleteuse procéder à la destruction du terrain, voué à
accueillir des logements et des commerces. Le campement a accueilli jusqu'à 200
personnes, notamment en octobre 2014 après l'évacuation d'un autre bidonville,
les coquetiers.
Photo Julien
Mignot
Pas de proposition de relogement
Comme
l’oblige la circulaire de 2012, qui prévoit l’accompagnement des familles roms,
un diagnostic social a été effectué avant le démantèlement mais «il n’a pas
pu être mis en oeuvre complètement car deux agents ont été agressés sur le
terrain», affirme le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli.
En l’absence
de proposition de relogement pour ces familles, des représentants de la
Direction régionale et interdépartementale pour l’hébergement et le logement
(Drihl) étaient présents pour «proposer des solutions d’urgence aux plus
vulnérables», a-t-il ajouté.
Ce camp est
le 44e à être évacué en Seine-Saint-Denis depuis le début de l’année. Le
département, où se trouvaient 143 camps en 2013, en compte aujourd’hui 46 pour
2 400 Roms, selon la préfecture. Près de 4 000 Roms ont été évacués de 37
campements ou lieux de vie par les autorités en France, soit en moyenne 150 par
semaine, durant le premier semestre 2015, selon la Ligue des droits de l’Homme
(LDH).
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