Samedi 25 juillet 2015
Vendredi 24 juillet, les forces de l’ordre ont expulsé les habitants du
« village » d’insertion de Saint-Ouen.
Situé au 41, rue de Clichy, ce
« village » avait ouvert ses portes en 2008, à la suite de l’évacuation du
campement de la rue Ardouin, qui avait accueilli jusqu’à 600 personnes. Des
familles, triées sur le volet avaient donc pu s’installer sur cette dalle de
béton, dans des caravanes puis des Algecos, dans le cadre d’un projet
d’insertion devant aboutir à un logement pérenne pour chacune. Force est de
constater que, comme le reconnaissent d’ailleurs la préfecture et le maire de
Saint-Ouen en personne, l’association gestionnaire du « village » a
failli à ses engagements.
Pourtant, en 2013, puis à nouveau en mars 2015, les pouvoirs
publics ont exigé des familles qu’elles cèdent la place au projet immobilier de
la société Séquano, sans proposer de solution de relogement.
Contrairement à ce qu’affirme la préfecture, aucune information
sur le jour de l’expulsion n’avait été délivrée au préalable, que ce soit aux
habitants, au Collectif, ou à l’avocate. Cette version, reprise par certains
medias, repose sur la tenue, en mai, d’une réunion en préfecture, au cours de
laquelle la municipalité de Saint-Ouen aurait été informée de l’expulsion
programmée. Si c’était avéré, cela démontrerait que le maire de Saint-Ouen, W.
Delannoy, lors de notre rendez-vous fin juin, était parfaitement au courant que
le « village » serait expulsé rapidement, mais a préféré nous faire
croire qu’il organiserait une rencontre Mairie-Préfecture-Séquano-Habitants,
rencontre que nous avons attendu vainement, ces trois dernières semaines.
Quoi qu’il en soit, l’arrivée des forces de l’ordre a été
une surprise pour tous. Lors de l’expulsion Bruno Gorizzutti, représentant de
la préfecture, était présent, mais aucun
représentant de la mairie, des services sociaux, ou de la société Séquano. Aucun arrêt d’expulsion n’avait été affiché
sur le site.
L’expulsion s’est passée sans heurts, mais dans une tension
évidente. Cernés de policiers, les habitants sont sortis avec ce qu’ils ont eu
le temps de ramasser dans quelques sacs et un peu de mobilier. Contraints de laisser sur le
« village » une bonne partie de leurs effets personnels, ils sont
partis avec la promesse de pouvoir, lundi, revenir sur place les chercher. Ils
ont ensuite rejoint le parvis de la
mairie de Saint-Ouen.
Les habitants et le Collectif ont contacté la presse, les
médias, les associations, les soutiens, la préfecture et la mairie… laquelle fit
la sourde oreille durant toute la journée. Devant les portes, fermées, de la
maison du peuple, et après avoir envisagé différentes options, le choix des
habitants fut de rester sur la place. Une trentaine de personnes, dont des
enfants, certains en bas âge, ont donc passé la nuit là, sous des tentes,
devant la mairie. A l’heure où s’écrivent ces lignes, elles y sont encore,
soutenues et aidées par les membres du Collectif et par des Audonien.nes.
L’avocate poursuit son travail. Nous relançons, sans cesse, le 115, tout en
cherchant une solution d’hébergement plus fiable et moins
précaire que ces quelques tentes, sur la place de la Mairie.
Mais ce sont les
autorités qui sont responsables et doivent trouver et proposer une
solution !
Rien n’est fini, tout
est à faire, c’est maintenant qu’il faut manifester notre-votre soutien aux
habitants de l’ex-village !
Le Collectif
http://solidariteromsaintouen.blogspot.fr/
solidarite.roms.saint.ouen@gmail.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire