Hier, dimanche 5 juillet, était donc le JOUR J, celui à
partir duquel l’expulsion du « village » redevenait possible. Une
période de grande incertitude s’ouvre donc aujourd’hui, d’autant que nous
sommes sans nouvelles de la municipalité et de la promesse du maire :
organiser une réunion avec les habitants, le collectif de soutien (son avocate)
et la Séquano. Les courriers envoyés (voir ci-contre) sont restés sans réponse,
tandis que des salariés de la même Sequano, propriétaire du terrain, sont
passés au « village » vérifier la faisabilité technique d’une
expulsion. Pendant ce temps, au conseil d’administration du collège Jean Jaurès
(deux adolescents du « village » y sont scolarisés), le Principal a
refusé que soit procédé à un vote sur un texte les concernant. On voit que les
silences, les refus du dialogue comme de prise de position claire, non seulement
perdurent, mais se multiplient.
Pour autant, le « village » de Saint-Ouen est loin
d’être un cas isolé. Sous différentes modalités, et pour ne s’en tenir qu’à la
région parisienne, les terrains menacés et les freins mis à l’insertion de la
population Rrom sont légion. Partout, les conditions de vie des migrants
roumains et bulgares deviennent de plus en
plus précaires et les « évacuations » devenues presque banales.
A Bobigny, par exemple, dans un contexte proche de celui du « village »
de Saint-Ouen, une aire d’insertion ouverte en 2012 est menacée d’expulsion par
une mairie voulant récupérer le lieu. Nous sommes, bien entendu en lien avec
les associations et collectifs qui luttent pour que les habitants des bidonvilles
ou des « villages » soient traités avec dignité, dans le respect de
leurs droits, pour que ne soient pas brisée nette les parcours scolaires des
enfants et les projets de vie des parents.
D’une manière générale, la tziganophobie d’Etat, inscrite
dans les textes, se traduit en acte dans ces politiques locales visant à l’éloignement
forcé de ces habitants qui, faut-il le rappeler ?, « remplissent les
critères » nécessaires à leur insertion. La propagande va bon train, qui ne cesse d’associer
le Rrom au voleur, ou à l’assisté. Elle s’adresse à des gens qui, eux-mêmes confrontés
à des problèmes économiques de survie personnelle, font le choix de s’en satisfaire.
Ainsi, quand les pelleteuses expulsaient hier les campements illicites, les
mêmes pelleteuses s’attaquent désormais aux terrains constitués en toute
légalité, dans le cadre d’un programme d’insertion dont on nie, par facilité, les
belles réussites.
Face à cette déferlante silencieuse faite de rejet et de
basses manœuvres politiques, nous sommes quelques uns à tenter encore de faire
barrage. Aussi est-ce avec plaisir que nous saluons nos victoires, telle celle-ci obtenue par Romeurope :
La scolarisation des Roms devant la justice
La maire de Sucy-en-Brie comparaissait mercredi pour n'avoir pas inscrit cinq enfants à l'école...(lire la suite ici)
Romeurope 93 : romeurope93@gmail.com
le site : http://www.romeurope.org/
La voix des Rroms : http://rroms.blogspot.fr/
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