Plus d'informations dans les heures à venir, ci-dessous la dépêche AFP.
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Saint-Ouen: des Roms restés sur le terrain d'un ancien village d'insertion expulsés
Bobigny, 24 juil 2015 (AFP) - Une cinquantaine de Roms, qui demeuraient sur le site d'un village d'insertion créé pour eux en 2008 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et fermé depuis 2013, ont été expulsés vendredi en vertu d'une décision de justice, a-t-on appris de sources concordantes.
Ce campement, installé rue de Clichy sur un terrain désormais propriété de la Société d'économie mixte Séquano, était jusqu'en juillet 2013 l'un des premiers villages d'insertion construits pour les Roms en Seine-Saint-Denis. Il accueillait 18 familles. "Depuis la fermeture en 2013, quelques familles étaient restées sur place.
56 personnes ont quitté les lieux ce matin sans incident: 17 hommes, 18 femmes et 21 enfants", a déclaré à l'AFP la préfecture de Seine-Saint-Denis. Les résidents de ce campement devenu illicite, qui vivaient dans les préfabriqués de l'époque, étaient sous le coup d'une ordonnance du tribunal de Bobigny, demandant l'évacuation du terrain pour que Séquano puisse poursuivre l'aménagement immobilier du tout nouveau quartier des Docks, à Saint-Ouen.
"Les forces de l'ordre sont arrivées ce matin, personne n'était prévenu. Les habitants ont récupéré rapidement des affaires et ils ont dû sortir précipitamment", a affirmé à l'AFP un porte-parole du "Collectif de solidarité avec les Roms de Saint-Ouen en danger", qui était sur place. Selon ce militant et l'avocate des Roms, Marie Cuilliez, une rencontre devait avoir lieu prochainement entre la mairie, la préfecture, le propriétaire du terrain et une délégation d'habitants pour trouver une solution. "On n'est pas dans un campement sauvage. Les gens qui sont là avaient été triés sur le volet pour faire partie du village d'insertion, ils sont bien insérés à Saint-Ouen", a poursuivi le porte-parole, regrettant un "désengagement" des pouvoirs publics et de nouvelles familles "à la rue".
Me Cuilliez a déploré "une trahison". "Depuis le début, mes clients ont respecté le contrat, ils ont mis leurs enfants à l'école, payent leurs impôts, l'Urssaf. Un accord de principe a été rompu", a-t-elle déclaré à l'AFP. Selon la préfecture, une réunion avait eu lieu au mois de mai pour les avertir d'une évacuation imminente, mais pas en période scolaire, et "toutes les règles de droit ont été respectées" avant l'expulsion. "Ces familles, suivies depuis des années, ont refusé de s'inscrire dans le parcours de réinsertion", s'est défendue la préfecture. La Seine-Saint-Denis, qui comptait 143 camps en 2013, en recense aujourd'hui environ 45 pour moins de 2.400 Roms, selon la préfecture.
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